Terence Davies (1945-2023)

Réalisateur peu prolifique que d’aucuns qualifiaient de « plus grand cinéaste britannique vivant », Terence Davies est décédé le 7 octobre 2023 à l’âge de 77 ans.

Terence Davies se fait connaître des cinéphiles par ses deux premiers longs métrages fortement autobiographiques qui se déroulent dans les années 1940 et 1950 à Liverpool. Distant Voices, Still Lives (1988), qui remporte le Léopard d’or au festival de Locarno, et The Long Day Closes (1991) « systématisent l’emploi de longs plans séquences reliés par de délicats fondus enchaînés » (Dictionnaire du cinéma britannique, Jean-François Baillon et N.T. Binh, éditions Vendémiaire). Terence Davies filme aussi ses personnages chantant des airs de l’époque dans des scènes de pub ou de réunions familiales.

Avant ces deux œuvres, le réalisateur avait signé une trilogie en noir et blanc de trois moyens métrages également autobiographiques où il évoque son homosexualité, sa culpabilité, son isolement et finalement sa mort.

A partir de son troisième long métrage, Terence Davies se consacre à des adaptations littéraires à l’instar du drame familial La Bible de néon (1994) d’après le roman de John Kennedy Toole avec Gena Rowlands, et du mélodrame historique Chez les heureux du monde (2000) d’après l’ouvrage d’Edith Wharton avec Gillian Anderson, Dan Ackroyd, Elizabeth McGovern et Eric Stoltz.

Viendront par la suite le documentaire Of Time and the City (2007), The Deep Blue Sea (2011), d’après la pièce de Terence Rattigan avec Rachel Weisz et Tom Hiddleston, Sunset Song (2015), adaptation de l’œuvre du même nom de l’écrivain écossais Lewis Grassic Gibbon avec Peter Mullan, puis Emily Dickinson, A Quiet Passion (2019), biographie littéraire de la poétesse américaine incarnée ici par Cynthia Dixon. Basé sur la vie du poète et écrivain Siegfried Sassoon, le dernier long métrage de Terence Davies, Les Carnets de Siegfried (2021), doit sortir sur les écrans français le 6 mars 2024.