Jane Birkin (1946-2023)

Publié le par lefilmdujour

Par Gorup de Besanez — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

Actrice, chanteuse, alter ego de Serge Gainsbourg avec qui elle a formé un couple à la ville et qui lui a écrit nombre de chansons, mais aussi réalisatrice (Oh ! pardon tu dormais à la télévision en 1992, Boxes en 2007 au cinéma), Jane Birkin est décédée le 16 juillet 2023 à l’âge de 76 ans.

Fille de l’actrice britannique Judy Campbell (1916-2004), Jane Birkin débute sur grand écran au milieu des années 1960 dans Le Knack… et comment l’avoir (1965) de Richard Lester, film emblématique du Swinging London, où apparaît aussi pour la première fois Charlotte Rampling et Jacqueline Bisset.

A la même époque, la jeune actrice épouse en 1965 le musicien John Barry (dont elle divorce en 1968) et figure dans une scène déshabillée de Blow up (1966) de Michelangelo Antonioni.

C’est en 1968 que Jane Birkin fait son entrée dans le cinéma français en incarnant la fille de Maurice Ronet dans La Piscine de Jacques Deray. Elle rencontre Serge Gainsbourg sur le tournage de Slogan (1968) de Pierre Grimblat et tourne plusieurs films à ses côtés comme Les Chemins de Katmandou (Cayatte, 1969), Cannabis (Koralnik, 1970) ou Sérieux comme le plaisir (Benayoun, 1974).

Dans les années 1970, Jane Birkin devient une actrice populaire grâce à de nombreuses comédies à succès comme celles tournées aux côtés de Pierre Richard (La Moutarde me monte au nez, Zidi, 1974 ; La Course à l’échalote, Zidi, 1975).

Mais elle donne aussi la réplique à Brigitte Bardot – et partage une scène saphique avec BB – dans Don Juan 1973 (1972) de Roger Vadim et tient des rôles sérieux voire tragiques dans des films comme Le Mouton enragé (1973) de Michel Deville, Sept morts sur ordonnance (1975) de Jacques Rouffio, Je t’aime moi non plus (1975) de Serge Gainsbourg, Le Diable au cœur (1975) de Bernard Queysanne, Melancoly Baby (1978) de Clarisse Gabus.

Simon MacCorkindale, Peter Ustinov, Jane Birkin et David Niven dans Mort sur le Nil (1978)

Jane Birkin figure aussi par deux fois aux castings cinq étoiles des adaptations de romans d’Agatha Christie avec Peter Ustinov en Hercule Poirot (Mort sur le Nil, 1978, de John Guillermin ; Meurtre au soleil, 1981, de Guy Hamilton).

Séparée de Serge Gainsbourg, l’actrice rencontre en 1980 le réalisateur Jacques Doillon (avec qui elle va partager sa vie jusqu’en 1992) et tourne à plusieurs reprises sous sa direction. Elle est face à Michel Piccoli dans La Fille prodigue (1980), un rôle qui la consacre définitivement comme « actrice sérieuse » et joue aussi dans La Pirate (1983) aux côtés de Maruschka Detmers et de son frère, Andrew Birkin, et dans Comédie ! (1987) face à Alain Souchon.

Jane Birkin travaille alors avec les réalisateurs français « majeurs » comme Jacques Rivette (L’Amour par terre, 1983 ; La Belle noiseuse, 1991 ; 36 vues du pic Saint-Loup, 2008), Jean-Luc Godard (Soigne ta droite, 1986), Agnès Varda (Jane B. par Agnès V., 1987 ; Kung-Fu Master, 1987), Bertrand Tavernier (Daddy Nostalgie, 1990), Alain Resnais (On connaît la chanson, 1997)... Jean-Pierre Mocky fait également appel à l’actrice pour Noir comme le souvenir (1994). Marion Hänsel et Régis Wargnier lui offrent aussi des rôles marquants dans Dust (1985) et La Femme de ma vie (1986).

Durant les années 2000 et 2010, Jane Birkin ne joue que dans une douzaine de films au cinéma, dont Boxes, la chronique autobiographique qu’elle réalise en 2007. Elle donne la réplique au quasi-débutant Louis Garrel dans Ceci est mon corps (2000) de Rodolphe Marconi, incarne la grand-mère un tantinet mante religieuse du personnage joué par Émilie Dequenne dans Mariées mais pas trop (2002) de Catherine Corsini, partage l’affiche avec Caroline Cellier et Catherine Jacob dans Thelma, Louise et Chantal (2009) de Benoît Pétré, joue son propre rôle dans La Tête de maman (2006) de Carine Tardieu et Haewon et les hommes (2012) de Hong Sang-soo, apparaît pour la dernière fois sur grand écran dans le documentaire Jane par Charlotte (2020) réalisé par sa fille Charlotte Gainsbourg comme en écho au documentaire Agnès B. par Agnès V. signé plus de trente ans auparavant par Agnès Varda.

Jane Birkin est la mère de trois filles, Kate Barry (1967-2013), Charlotte Gainsbourg (née en 1971) et Lou Doillon (née en 1982).

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