Antonella Lualdi (1931-2023)

Publié le par lefilmdujour

Actrice italienne de la même génération que d’autres beautés transalpines qui tapèrent aussi dans l’œil du cinéma français telles Claudia Cardinale, Gina Lollobrigida, Alida Valli, Rossana Podesta, Eleonora Rossi Drago, Sandra Milo ou Gianna Maria Canale, Antonella Lualdi est décédée le 10 août 2023 à l'âge de 92 ans.

Née en 1931 à Beyrouth, Antonella Lualdi démarre sa carrière cinématographique dès 1949 en Italie, mais c’est bien la France qui lui offre ses plus beaux rôles dans les années 1950, notamment face à Daniel Gélin dans Adorables créatures (Christian-Jaque, 1952), puis aux côtés de Gérard Philipe et de Danielle Darrieux dans Le Rouge et le noir (Autant-Lara, 1954) d’après Stendhal.

Couple à la ville, Antonella Lualdi et Franco Interlenghi dans Les Amoureux (1955)

Cette même année 1954, Antonella Lualdi épouse dans la vraie vie l’acteur italien Franco Interlenghi (décédé en 2015). Saisissant l’aubaine de ce couple glamour, plusieurs réalisateurs font alors tourner les deux tourtereaux ensemble. Monsieur et Madame Interlenghi jouent ainsi les jolis cœurs énamourés dans Il n’y a pas de plus grand amour (Bianchi, 1955), Les Amoureux (Bolognini, 1955) et Nos plus belles années (Mattoli, 1955)…

Tout en continuant sa carrière en Italie, Antonella Lualdi se voit encore confier de beaux rôles dans le cinéma français, notamment dans Une vie (Astruc, 1957), film adapté de l’œuvre éponyme de Maupassant, J’irai cracher sur vos tombes (Gast, 1959), d’après Boris Vian, ou l’excellent A double tour (1959) de Claude Chabrol, face à Jean-Paul Belmondo. Malheureusement, Antonella Lualdi passera les années 1960 pratiquement exclusivement en Italie et ce pour tourner des films de production courante dans les genres qui font alors florès dans la péninsule.

Antonella Lualdi et Pedro Armendariz dans Les Titans (1961)

La belle écume alors les péplums (Les Titans, Tessari, 1961), les films d’aventures pseudo-historiques (Les Mongols, Savona, 1961 ; Le Fils du Cid, Cottafavi, 1964) et les films de pirates (Surcouf, le tigre des sept mers et Tonnerre sur l’Océan indien, 1966, le diptyque de Sergio Bergonzelli). A la fin des années 1960, Antonella Lualdi, qui est sans doute passé à côté d’une grande carrière à la Claudia Cardinale, met alors la pédale douce sur le cinéma (d’autant que la vague érotique émergente ne lui plaît qu’à moitié…) et se tourne vers la télévision italienne et française.

Dans les années 1970, Antonella Lualdi est encore au sommet dans le cinéma français en jouant la femme de Paul (Serge Reggiani) dans le magnifique Vincent, François, Paul et les autres (Sautet, 1974) (photo ci-contre).

Depuis, on l’avait malheureusement peu vue sur grand écran, la plupart des films policiers urbains à l’italienne qu’elle tourne à la fin des années 1970 n’étant pas sortis dans l’Hexagone. Les fans d’Antonella Lualdi, l’âme en peine, sont donc contraints de suivre la trace de leur idole dans des séries TV (D’Artagnan, Lucien Leuwen, Les Eygletière, etc.).

La dernière apparition d’Antonella Lualdi sur les grands écrans hexagonaux datait de 1985 (Une épine dans le cœur d’Alberto Lattuada avec Anthony Delon et Sophie Duez).

Mais, entre 1992 et 2008, l’actrice n’avait pas disparu corps et âme puisqu’elle tenait l’emploi de la femme du juge Cordier (Pierre Mondy) dans les séries Les Cordier, juge et fils et Commissaire Cordier !

En 2018, la comédienne avait sorti son autobiographie, Moi Antonella, femme de Franco, dans laquelle elle revenait sur les coulisses de sa carrière au cinéma. Mais déjà à cette époque, Antonella Lualdi n’avait pas pu faire la promotion de son livre à cause de ses problèmes de santé.

Publié dans Claps de fin

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