Kenneth Anger (1927-2023)

Publié le par lefilmdujour

Icône du cinéma underground, inspirateur de cinéastes comme Rainer Werner Fassbinder, Martin Scorsese, David Lynch, Alexandre Jodorowsky, John Waters ou Nicolas Winding Refn, l’auteur, acteur et réalisateur américain Kenneth Anger est décédé en ce mois de mai 2023 à l’âge de 96 ans.

Kenneth Anger

Kenneth Anger, qui a joué enfant dans plusieurs films (et notamment dans Le Songe d’une nuit d’été, 1935, de Max Reinhardt et William Dieterle), a réalisé une quarantaine de courts métrages entre 1941 et 2010, dont neuf ont été regroupés sous le titre de Magic Lantern Cycle et réunis dans un coffret DVD publié par Agnès B il y a quelques années. « Entre deux extases visuelles et psychédéliques, on y croisera des motards fétichistes, des ovnis, des divinités égyptiennes, le visage d’Anaïs Nin et la musique de Mick Jagger », peut-on lire sur le coffret.

Les films de Kenneth Anger, à des degrés divers, mêlent le surréalisme à l’homoérotisme et à l’occultisme. Décrit comme l’un des premiers réalisateurs publiquement gay d’Amérique, l'Américain a notamment signé Fireworks (1947) et Scorpio Rising (1964), deux œuvres fortement homoérotiques.

Le premier, qui met en scène un jeune homme torturé par des marins lubriques, sut séduire Jean Cocteau qui y vit « une œuvre surgie de l’obscure nuit de l’âme » ; le second inclut des thèmes comme l’occultisme, la culture motocycliste, le catholicisme et le nazisme, tout en abordant le culte des icônes rebelles de l’époque comme James Dean et Marlon Brando. 

Fasciné par la célèbre Aleister Crowley, Kenneth Anger a fait de l’occultisme le thème central de plusieurs de ses films comme Inauguration of the Pleasure Dome (1954), Invocation of My Demon Brother (1969) et Lucifer Rising (1972).

Kenneth Anger est également connu pour Hollywood Babylon, un livre sulfureux publié dans une version embryonnaire en France en 1959 et dans une version officielle américaine en 1975, qui révèle la plupart des ragots interdits sur les célébrités qu’on lui avait confiés (Chaplin et ses nymphes, Lana Turner et son amant poignardé, Marlene Dietrich bisexuelle, Erich von Stroheim et ses orgies démentielles…). Un "Hollywood Babylon II" a suivi en 1984, publié en France en 2016 sous le titre Retour à Babylone. On pourra y voir une source d’inspiration du Babylon (2021) de Damien Chazelle, sorti sur les écrans français en janvier dernier avec Brad Pitt et Margot Robbie. 

Publié dans Claps de fin

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