Robert Blake (1933-2023)
Dans De sang froid (1967), le film adapté de la célèbre œuvre de Truman Capote inspirée d’un fait divers, il incarnait, aux côtés de Scott Wilson, l’un des deux tueurs condamnés à mort qui avaient assassiné froidement et sans aucun mobile une famille d’agriculteurs. L’acteur américain Robert Blake, qui avait acquis la célébrité dans les années 1970 avec le rôle de l’inspecteur Beretta dans la série télévisée du même nom (1975-1978) (photo ci-dessous), est décédé le 9 mars 2023 à l’âge de 89 ans.
C’est enfant que Robert Blake fait ses premiers pas devant une caméra en jouant entre 1939 et 1944 dans la série de courts métrages Les Petites canailles (Our Gang), une série qui avait débuté à l’époque du muet et qui a pour sujet les aventures d’une bande d’enfants farceurs et indisciplinés. Il enchaîne les rôles dans de nombreux longs métrages tout au long des années 1940 et 1950.
On peut le voir notamment dans La Femme au portrait (1944) de Fritz Lang, Humoresque (1946) de Jean Negulesco, Le Trésor de la Sierra Madre (1947) de John Huston, La Rose noire (1950) de Henry Hathaway, La Gloire et la peur (1959) de Lewis Milestone… A partir du milieu des années 1950, Robert Blake travaille aussi de plus en plus pour la télévision.
Robert Blake et Katharine Ross dans Willie Boy (1968)
Dans les années 1960, il est au générique de Ville sans pitié (1961) de Gottfried Reinhardt où il fait face à Burt Lancaster, joue Simon le Zélote, l’un des douze apôtres de Jésus (Max Von Sydow) dans La Plus grande histoire jamais contée (1965) de George Stevens, participe à Propriété interdite (1966) de Sydney Pollack avec Natalie Wood et Robert Redford. Mais c’est avec De sang froid que Robert Blake trouve vraiment un rôle important.
L’année suivante, il incarne face à Robert Redford le rôle-titre de Willie Boy (1968) d’Abraham Polonsky, celui d’un Indien de la tribu païute traqué pour un crime commis en légitime défense. Un film qui aborde le délicat problème des réserves indiennes. Robert Blake joue aussi dans le film aujourd’hui devenu culte Electra Glide in Blue (Guercio, 1972) (photo ci-dessus), « road movie immobile et contemplatif […] qui prend le contrepied d’Easy Rider […] » (selon Jean-Baptiste Thoret). Il y est un motard de la police américaine, à la fois probe et courageux, qui se heurte au racisme de ses collègues et à l’avachissement de la société.
Pour la série TV à succès Beretta, Robert Blake avait reçu un Emmy Award et un Golden Globe dans une série dramatique.
Au cours des années 1980, l’acteur joue dans quelques téléfilms puis s’éloigne complètement des écrans à partir de 1985 afin de résoudre des problèmes personnels pour ne réapparaître que dans le policier Money Train (1995) de Joseph Ruben et finalement en personnage mystérieux et passablement inquiétant face à Bill Pullman dans Lost Highway (1996) de David Lynch (photo ci-dessus).
En 2002, Robert Blake avait été arrêté pour le meurtre de sa deuxième femme, spécialiste des escroqueries et épousée en 2000 suite à des tests de paternité prouvant qu’il était le père d’une petite fille née cette même année 2000. Il avait été acquitté en 2005, mais condamné au civil quelques mois plus tard à verser 30 millions de dollars à la famille de son épouse.