Le musclé du jour n°3 : Mickey Hargitay (1926-2006)
Né en 1926 en Hongrie, Mickey Hargitay, de son vrai nom Miklos Hargitay, fait partie de la cohorte des gros costauds vus dans de nombreux films italiens des années 1960.
Émigré aux États-Unis juste après la Seconde Guerre mondiale, il se produit dans divers spectacles d'acrobatie avant de concourir pour les titres de Monsieur Amérique, Monsieur Monde et, enfin, Monsieur Univers, timbale qu'il décroche en 1955.
Parallèlement, l'homme pose pour des magazines de bodybuilding. Il est alors remarqué par la poumonnée Mae West, star des années 1930 qui n'a pas les yeux dans sa poche et qui s'était recyclée l'âge venant dans les shows itinérants, entourée d'une cohorte de jeunes messieurs musclés.
Mickey Hargitay et May West
C'est lors d'une de ces exhibitions que Mickey Hargitay accroche l’œil d'une certaine Jayne Mansfield. L'actrice aux cheveux blond platine et à la forte poitrine avait éclaté sur grand écran quelques mois plus tôt dans La Blonde et moi (Tashlin, 1956).
La jeune femme exige illico que Mickey Hargitay, déjà aperçu au cinéma en gros bras dans Meurtres sur la Dixième avenue (Laven, 1957), devienne son partenaire dans La Blonde explosive (Tashlin, 1957), suite du film précédent.
Et ce qui devait arriver arriva : le temps de divorcer de leurs conjoints respectifs et de tâter leurs atouts également respectifs, les deux tourtereaux se marient en janvier 1958.
Mickey Hargitay et Jayne Mansfield
Quelques mois plus tard, Jayne Mansfield et Mickey Hargitay s'envolent pour l'Italie afin d'exercer leurs talents dans un genre qui fait alors fureur dans la péninsule et qui s'avère à cette époque fort consommateur de musclés : le péplum.
Les Amours d'Hercule (Bragaglia, 1960) réunit les deux époux au générique, Monsieur interprétant avec avantage Hercule et Madame jouant les deux rôles féminins principaux, histoire de garder le "musclor" sous la main.
Le couple remettra le couvert dans deux autres films : Promises, Promises ! (Donovan, 1963) (inédit en France), comédie où Jayne Mansfield se dévoile entièrement, et Amour primitif (Scattini, 1964), sorte de faux documentaire où la blonde platine officie en docteur Jane, flanquée du duo de comiques transalpins Franco et Ciccio.
Jayne Mansfield et Mickey Hargitay sur le tournage des Amours d'Hercule (1960)
Malheureusement, il y a déjà de l'eau dans le gaz entre nos deux amoureux et le divorce entre Jayne Mansfield et Mickey Hargitay est prononcé en 1964.
Ce dernier n'en continuera pas moins sa carrière d'acteur en Italie. On le voit ainsi dans une quinzaine de films entre 1964 et 1973.
Sa carrière oscille entre péplums (La Vengeance des gladiateurs, Luigi Capuano, 1964), westerns-spaghettis (Je te tuerai, Sergio Bergonzelli, alias Serge Bergon, 1965 ; Trois Winchesters pour Ringo d'Emmimo Salvi, 1966 ; Avec Ringo arrive le temps du massacre, Mario Pinzauti, alias Peter Launders, 1970) et films d'épouvante horribilo-rigolos comme Vierges pour le bourreau (Massimo Pupillo alias Max Hunter, 1964) ou l'inénarrable Lady Frankenstein, cette obsédée sexuelle (Ernst von Theumer alias Mel Welles, 1971).
Mickey Hargitay tout en introspection dans Vierges pour le bourreau (1964)
Dans Vierges pour le bourreau, Mickey Hargitay joue un monsieur certes super-costaud mais dérangé du bocal ; il est persuadé d'être la réincarnation vivante d'un assassin sadique surnommé "le bourreau sanguinaire".
Notre homme se glisse donc dans un collant moule-burnes rouge du plus bel effet et enfile une espèce de bonnet phrygien, rouge lui aussi tant qu'à faire, qui a sans doute "inspiré" les publicistes payés à prix d'or pour dénicher la mascotte des Jeux olympiques de Paris 2024...
En bourreau revisité fier de son métier, Mickey Hargitay attire donc dans la crypte d'un château des ingénues mannequins, venues sur les lieux pour poser (seulement) sur des photos, histoire de les passer à la question les unes après les autres !
C'est en fait sur le coup d'éclat du film Au-delà du désir (a.k.a. Sexe en délire) (Polselli, 1972) - où il incarne un psychologue spécialisé dans le domaine de la criminologie, mais également tueur en série amateur de jeunes femmes (on ne se refait pas...) - que Mickey Hargitay mettra définitivement un terme à une carrière cinématographique, pas vraiment folichonne en fin de compte. L'ex-acteur se recyclera avec succès dans la vente de biens fonciers.
Mariska et Mickey Hargitay dans les années 2000
A noter que l'union de Mickey Hargitay et de Jayne Mansfield, passée de vie à trépas dans un accident de voiture en 1967, donna naissance à trois bambins : deux garçons (Mickey Hargitay Jr., né en 1958, et Zoltan Hargitay, né en 1960) et une fille Mariska, née en 1964.
Pour les amateurs de la série TV New York Unité Spéciale, Mariska Hargitay est loin d'être une inconnue. C'est elle qui interprète l'inspecteur Olivia Benson depuis 1999, un rôle qui lui valut, en 2006, l'Emmy Award de la meilleure actrice dans un feuilleton ou une série dramatique (les Emmy Awards sont les Oscars de la TV US).
Clin d’œil à sa fille, Mickey Hargitay avait fait une apparition exceptionnelle dans le rôle d'un papy dans un épisode de la série en 2003.
Il est décédé en septembre 2006 dans sa quatre-vingt-et-unième année.