Michel Bouquet (1925-2022)

Publié le par lefilmdujour

Immense comédien de théâtre, couronné par deux Molière et un Molière d’honneur, Michel Bouquet avait joué dans plus de 70 longs métrages au cinéma, entre 1947 (Monsieur Vincent de Maurice Cloche) et 2020 (Villa caprice de Bernard Stora, où il était le père odieux de l’avocat incarné par Niels Arestrup). Il est décédé le 13 avril 2022 à l’âge de 96 ans.

Au cinéma on le remarque dès 1948 dans Pattes blanches de Jean Grémillon. Mais c’est à la fin des années 1960 dans les films de Claude Chabrol que Michel Bouquet marque durablement le spectateur dans des rôles de bourgeois et de notable, généralement sombres, équivoques, voire franchement antipathiques. Il est notamment le mari trompé de Stéphane Audran dans La Femme infidèle (1968), le beau-père infect de la même actrice dans La Rupture (1970), l’époux, toujours de Stéphane Audran, entraîné par sa maîtresse dans des jeux pervers dans Juste avant la nuit (1970)...

Michel Bouquet et Stéphane Audran dans La Femme infidèle (1968)

Pour François Truffaut, Michel Bouquet a été l’une des victimes de Jeanne Moreau dans La Mariée était en noir (1967) et le détective privé assassiné par Jean-Paul Belmondo dans La Sirène du Mississippi (1968).

A la même époque, le comédien tourne aussi sous la direction de Jacques Deray (Borsalino, 1969), Yves Boisset (Un condé, 1970, où il est glaçant dans le rôle d'un inspecteur de police sans états d'âme ; L’Attentat, 1972), Nelly Kaplan (Papa les petits bateaux, 1971), Henri Verneuil (Le Serpent, 1972), André Cayatte (Il n’y a pas de fumée sans feu, 1972 ; La Raison d’état, 1978).

Michel Bouquet dans Un condé (1970)

Michel Bouquet travaille aussi avec Nadine Trintignant (Défense de savoir, 1973), José Giovanni (Deux hommes dans la ville, 1973, où il est encore un inspecteur de police, cette fois-ci acharné à la perte de l'ancien truand joué par Alain Delon), Alain Corneau (France société anonyme, 1974), Michel Audiard (Bons baisers à lundi, 1974), Pierre Zucca (Vincent mit l’âne dans un pré, 1975), Francis Veber (Le Jouet, 1976, où il est le redoutable milliardaire propriétaire du journal où travaille Pierre Richard)…

Michel Bouquet et Jalil Lespert dans Le Promeneur du Champ-de-Mars (2004)

Ralentissant le rythme de ses apparitions au cinéma à partir de la fin des années 1970, Michel Bouquet incarne un inoubliable inspecteur Javert dans Les Misérables (1982) de Robert Hossein, le vieil homme qui se souvient de sa vie dans Toto le héros (1990) de Jaco van Dormael, le peintre Lubin Baugin dans Tous les matins du monde d’Alain Corneau, le peintre Jean Renoir dans Renoir (2012) de Gilles Bourdos.

Il reçoit par deux fois le César du meilleur acteur, pour Comment j’ai tué mon père (2001) d’Anne Fontaine, où il interprète le père absent du personnage joué par Charles Berling, et pour Le Promeneur du Champ-de-Mars (2004) de Robert Guédiguian où il incarne un François Mitterrand aux derniers jours de sa présidence, plus vrai que nature…      

Publié dans Claps de fin

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