Jimmy Wang Yu (1943-2022)

Publié le par lefilmdujour

Considéré comme l’une des plus grandes stars du cinéma d’arts martiaux, l’acteur et réalisateur taïwanais Jimmy Wang Yu est décédé le 5 avril 2022 à l’âge de 79 ans. Engagé par le studio hongkongais Shaw Brothers au début des années 1960, Jimmy Wang Yu est le premier acteur fétiche du réalisateur Chang Cheh avec qui il tourne notamment Tiger Boy (1966), Le Trio magnifique (1966), L’Assassin (1967) et surtout Un seul bras les tua tous (1967) qui ouvre la célèbre trilogie du Sabreur manchot de Chang Cheh.
Ce film permet à l’acteur d’accéder au statut de star et il reprendra le rôle dans la deuxième volet, Le Bras de la vengeance (1968), encore plus excessif dans la représentation de la violence à l'écran. (Le troisième volet de la trilogie - La Rage du tigre (1971) - se tournera toutefois sans Jimmy Wang Yu.) L’acteur a en effet pris son indépendance et il est devenu réalisateur (et acteur) avec un premier long métrage qui fait date dans l’histoire du film d’arts martiaux, The Chinese Boxer (1970) (a.k.a. La Vengeance du tigre), connu à l’époque en France sous le titre Karaté à mort pour une poignée de soja.
Jimmy Wang Yu réitère derrière et devant la caméra avec Le Roi du kung-fu attaque (1971), tourné pour la Golden Harvest, le studio concurrent de la Shaw Brothers. Un studio où une étoile montante, Bruce Lee, va petit à petit éclipser Jimmy Wang Yu qui n’en continuera pas moins d’enchaîner les films tout au long des années 1970.
Sa réputation, en tout cas, reste suffisamment forte pour que les distributeurs français n’hésitent pas à le citer nommément dans les titres des films où il joue, à l’instar de Wang Yu la terreur de la Chine (1972), Wang Yu fait rougir le fleuve jaune (1972), Wang Yu n’a pas de pitié pour les canards boiteux (1972), Wang Yu et miss Karaté se déchaînent (1972), Wang Yu l’invincible (1972)… Il travaille notamment sous la direction d’un autre célèbre réalisateur de films d’arts martiaux, Lo Wei, qui a fait tourner Bruce Lee dans Big Boss (1971) et La Fureur de vaincre (1972). Lo Wei signe ainsi Le Bras vengeur de Wang Yu (1972) et La Revanche de Wang Yu (1972).
En tant que cinéaste, Jimmy Wang Yu réalise encore Les Quatre karatékas de l’apocalypse (1974) et cosigne L’Homme de Hongkong (1975) avec l'Australo-Britannique Brian Trenchard-Smith (en tant qu’acteur, il y partage l’affiche avec George Lazenby, qui avait incarné James Bond quelques années plus tôt dans Au service secret de sa majesté).
Son dernier coup d’éclat restera le fameux Bras armé de Wang Yu contre la guillotine volante (1975), « un sommet de violence et de kitsch », selon Laurent Aknin (Cinéma bis, 50 ans de cinéma de quartier, aux éditions Nouveau monde). Jimmy Wang Yu avait réalisé un dernier film en 1976 (Le Doigt de Wang Yu) et ralenti considérablement sa carrière d’acteur à partir des années 1980. 

Publié dans Claps de fin

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article