Jacques Perrin (1941-2022)

Publié le par lefilmdujour

Pour Jacques Demy (et Catherine Deneuve), il avait chanté en marin (Les Demoiselles de Rochefort, 1966), puis en prince (Peau d’âne, 1970). Pour Pierre Schoendoerffer, il avait joué les officiers courageux (La 317e section, 1964 ; Le Crabe-tambour, 1976 ; L’Honneur d’un capitaine, 1982) et les navigateurs en solitaire (Les Quarantièmes rugissants, 1981). L’acteur, réalisateur et producteur Jacques Perrin est décédé le 21 avril 2022 à l’âge de 80 ans.

On l’aperçoit d’abord à la fin des années 1950 dans quelques films sur la jeunesse (Les Tricheurs, de Marcel Carné ; La Vérité de Henri-Georges Clouzot). Mais c’est en Italie face à Claudia Cardinale dans La Fille à la valise (1960) que Jacques Perrin tient son premier rôle important au cinéma (photo ci-contre) ; puis il incarne le frère atteint d’un mal incurable du journaliste joué par Marcello Mastroianni dans Journal intime (1962), deux longs métrages signés Valerio Zurlini. L’acteur travaille aussi avec d’autres réalisateurs transalpins comme Duccio Tessari (Le Procès des Doges, 1963), Mauro Bolognini (La Corruption, 1963), Steno (Le Chevalier à la rose rouge, 1965)… Avec Un homme à moitié (1966) de Vittorio De Seta, il décroche un prix d’interprétation au festival de Venise.

Jacques Perrin est Maxence dans Les Demoiselles de Rochefort (1966)

En France, dans les années 1960, Jacques Perrin joue sous la direction de Costa-Gavras (Compartiment tueurs, 1964 ; Un homme de trop, 1966), Claude Chabrol (La Ligne de démarcation, 1966), Jacques Demy, puis enchaîne les premiers rôles chez Jacques Rouffio (L’Horizon, 1966), Pierre Granier-Deferre (Le Grand dadais, 1967), Serge Korber (La Petite vertu, 1967), Charles Belmont (L’Écume des jours, 1967), Marcel Camus (Vivre la nuit, 1967)…

Jacques Perrin dans Le Désert des Tartares (1976)

Dès la fin des années 1960, tout en continuant son travail d’acteur, Jacques Perrin crée sa propre société de production et finance des films engagés comme Z (1968), État de siège (1972) et Section spéciale (1974) de Costa-Gavras, mais aussi L’Étrangleur (1970) de Paul Vecchiali, La Victoire en chantant (1976) de Jean-Jacques Annaud, Le Désert des tartares (1976) de Valerio Zurlini encore… Dans les années 1980, il donne la réplique à Annie Girardot dans Une robe noire pour un tueur (1980) de José Giovanni, incarne le rôle principal du Juge (1983) de Philippe Lefebvre, s’invite dans L’Année des méduses (1984) de Christopher Frank, côtoie Alain Delon dans Parole de flic (1985) de José Pinheiro, s’immisce entre Alberto Sordi et Nino Manfredi dans Au nom du peuple souverain (1990) de Luigi Magni.

Jacques Perrin dans Cinema Paradiso (1988)

Les années 1990 sont marquées par son investissement dans la production et/ou la réalisation de documentaires sur la nature et le monde animal dont il assume généralement la narration comme Microcosmos, le peuple de l’herbe (1996) de Claude Nuridsany et Marie Perennou, pour lequel il reçoit le César du meilleur producteur, Himalaya, l’enfance d’un chef (1999) d’Eric Valli, Le Peuple migrateur (1998-2001), César du meilleur premier film, Océans (2009), Les Saisons (2015)…

Gilles Lellouche et Jacques Perrin dans Goliath (2020)

Dans deux gros succès publics où l’enfance joue un rôle central, Jacques Perrin avait incarné à l’âge adulte Salvatore dans Cinema Paradiso (1988) de Giuseppe Tornatore et Pierre Morhange (joué par Jean-Baptiste Monnier à l’âge adolescent) dans Les Choristes (2002) de Christophe Barratier. Il y a quelques semaines, l’acteur était encore à l’affiche de Goliath (2020) de Frédéric Tellier dans le rôle d’un vieux scientifique repenti, désormais dénonciateur des méfaits de l’industrie agrochimique.  

Publié dans Claps de fin

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