André Wilms (1947-2022)
Il fut le père de la famille catholique traditionaliste Le Quesnoy dans La Vie est un long fleuve tranquille (1987) d’Étienne Chatiliez. L’acteur, et metteur en scène de théâtre, André Wilms est décédé le 9 février 2022 à l’âge de 74 ans.
Après de longues années consacrées au théâtre avec, notamment le metteur en scène Klaus Michael Grüber, André Wilms commence à travailler régulièrement au cinéma dans les années 1980 en tournant dans des films signés Laurent Heynemann (Il faut tuer Birgit Haas, 1981 ; Stella, 1982), Jean-Louis Benoit (Les Poings fermés, 1984), Jean-Pierre Denis (Champ d’honneur, 1987), François Dupeyron (Drôle d’endroit pour une rencontre, 1988), Patrice Leconte (Monsieur Hire, 1988) et donc Étienne Chatiliez (La Vie est un long fleuve tranquille ; Tatie Danielle, 1990) qu’il retrouvera pour Tanguy (2001) et La Confiance règne (2003).
Patrick Bouchitey, Hélène Vincent et André Wilms dans La Vie est un fleuve tranquille (1987)
Mais c’est surtout le réalisateur finlandais Aki Kaurismäki qui mettra en valeur la folie sous-jacente, le désenchantement paradoxalement burlesque de l’acteur : La Vie de bohème (1991), Les Leningrad Cowboys rencontrent Moïse (1993), Juha (1998), Le Havre (2011). Dans ce dernier film, André Wilms est un cireur de chaussures dénommé Marcel Marx qui prend sous son aile un jeune garçon africain sans papiers. (Marcel Marx était aussi son nom dans La Vie de bohème.)
André Wilms dans Le Havre (2011)
L’acteur avait aussi joué sous la direction de Claude Chabrol (L’Enfer, 1993), François Ozon (Ricky, 2008), Valeria Bruni-Tedeschi (Un château en Italie, 2012), Tonie Marshall (Tu veux ou tu veux pas, 2013), Philippe Garrel (Le Sel des larmes, 2019). André Wilms, que l’on va revoir une dernière fois sur grand écran dans Maigret (2020) de Patrice Leconte, avait incarné le docteur Albert Schweitzer dans Le Grand blanc de Lambaréné (1994) de Bassek ka Kobhio aux côtés de Marisa Berenson et d’Alex Descas.