Vladimir Naoumov (1927-2021)
Connu notamment pour avoir coréalisé avec Alexandre Alov Téhéran 43 (exploité en France sous le titre Téhéran 43, nid d’espions, 1981), histoire d'espionnage qui évoque l’opération organisée par les Nazis visant à assassiner Staline, Churchill et Roosevelt pendant la conférence de Téhéran en 1943, le réalisateur Vladimir Naoumov est décédé le 29 novembre 2021 à l’âge de 93 ans.
Vladimir Naoumov et Alexandre Alov, décédé d’une crise cardiaque en 1983 à l’âge de 59 ans, ont symbolisé dès leur premier long métrage réalisé en commun le dégel en rompant avec les canons du réalisme socialiste de l’époque stalinienne. Jeunesse inquiète (Trevozhnaya molodost, 1955) est en effet caractéristique de l’état d’esprit de la jeunesse soviétique à l’heure d’une première pérestroïka.
Réalisés par le tandem Alov-Naoumov, les films qui suivent ont plutôt pour sujets la lutte révolutionnaire ou le conflit de 1941-1945 à l’instar de Pavel Kortchaguine (1957), adaptation du roman Et l’acier fut trempé de Nikolaï Ostrovski , Le Vent (1957) ou Paix à celui qui vient dans le monde (a.k.a. Le Commando de la dernière chance) (1961), Grand prix du jury de la Mostra de Venise 1961, un après Rocco et ses frères de Luchino Visconti et un an avant Vivre sa vie de Jean-Luc Godard.
Également drame de guerre, La Fuite (1971), présenté en compétition officielle au festival de Cannes, est une adaptation de plusieurs pièces de théâtre de Mikhaïl Boulgakov. Alexandre Alov et Vladimir Naoumav réalisent en 1976 une nouvelle version cinématographique de Till l’espiègle de l’écrivain belge Charles De Coster (après celle de Gérard Philipe et Joris Ivens en 1956) et donc Téhéran 43 où joue aussi un certain… Alain Delon. Après le décès d’Alexandre Alov sur un tournage, Vladimir Naoumov réalisera encore quelques longs métrages, dont La Fête blanche, sorti en France en 1997.