Josep Maria Forn (1928-2021)
Célébré par les spécialistes du cinéma espagnol (et catalan) pour La piel quemada (La peau brûlée en français) (1967), un film au style documentaire qui s’inspire autant du néoréalisme italien que du Free Cinema anglais avec un tournage en extérieurs et des acteurs non professionnels, le réalisateur Josep Maria Forn est décédé le 4 octobre 2021 à l’âge de 93 ans.
La piel quemada aborde la problématique des courants migratoires du reste de l’Espagne vers le Catalogne malgré la forte censure de la dictature franquiste. Selon Le Cinéma espagnol paru aux éditions Gramese, « le titre original fait référence aux touristes bronzés qui profitent de leurs vacances, ainsi qu’aux ouvriers qui, à quelques mètres de la plage, se tannent sur les échafaudages des immeubles qu’ils sont en train de construire ».
Josep Maria Forn a réalisé une quinzaine de films entre le milieu des années 1950 et 2015. Avant La piel quemada, il s’était bâti une réputation de cinéaste solide capable de traiter tous les genres avec quelques réussites dans le domaine du film noir comme 6 heures quai 23 (1959) avec Antonio Vilar, Nadia Gray et la française Danielle Godet ou ¿Pena de muerte? (1961) avec une certaine… Mireille Darc. Josep Maria Forn s’est aussi frotté au western avec Cavaliers sans peur (1963).
Fondateur de l’Institut du cinéma catalan en 1975, le réalisateur s’était vu décerner en 2001 la Creu de Sant-Jordi par la Généralité de Catalogne.