Melvin Van Peebles (1932-2021)

Publié le par lefilmdujour

Père de l’acteur et réalisateur Mario van Peebles (vu notamment en 1994 dans Highlander 3 face à Christophe Lambert), l’acteur et réalisateur Melvin Van Peebles est décédé le 22 septembre 2021 à l’âge de 89 ans. Son film Sweet Sweetback’s Baadasssss Song, qu’il a signé en 1971 en marge du cinéma hollywoodien, marque le lancement officiel de la « blaxploitation », genre cinématographique des années 1970 mettant en scène des acteurs noirs et s’adressant en priorité à un public noir.

Melvin Van Peebles avait réalisé plusieurs courts et longs métrages avant ce coup d’éclat radical dans ses propos comme dans ses images. Et notamment La Permission (1967) tourné en France avec l’actrice Nicole Berger qui décédera, quelques mois après le tournage, dans un accident de voiture.

La Permission est l’adaptation d’un roman que Melvin Van Peebles, qui collabore à cette même époque au magazine Hara-Kiri, a écrit en français. C’est l’histoire d’un GI basé en France (incarné par le Britannique Harry Baird) qui, lors d’une permission, rencontre une jeune Parisienne avec qui il vit une courte idylle. De retour aux États-Unis, il signe pour le studio Columbia Pictures Watermelon Man (1970) qui raconte l'histoire d'un raciste ordinaire, blanc, qui se réveille dans la peau d'un Noir et se trouve rejeté par ses amis, ses collègues et sa famille.

Le film est un succès et le studio propose à Melvin van Peebles un contrat pour trois autres longs métrages. Le réalisateur préfère reprendre son indépendance et réaliser dans son coin Sweet Sweetback’s Baadasssss Song, qui suit les traces d’un gigolo (Melvin Van Peebles lui-même) qui, après avoir sauvé un Black Panther de la police, devient un fugitif et finalement une véritable légende. Cadrages non conventionnels, montage psychédélique, bande originale signée par le groupe encore inconnu Earth, Wind and Fire, « l’expérience est à la fois visuelle, sonore et politique » (Julien Sévéon, dans Blaxploitation 70s Soul Fever ! aux éditions Bazaar&Co). Et le film marque un vrai tournant pour la production noire américaine, jusqu’alors marginale.

Par la suite, Melvin Van Peebles tentera sa chance au théâtre, signera encore quelques films sans réitérer son coup d’éclat (Identity Crisis, 1988, avec son fils Mario Van Peebles) et bouclera en France son dernier long métrage pour le cinéma (Le conte du ventre plein, 2000, avec Andréa Ferreol et Jacques Boudet). Comme acteur, on a pu aussi le voir sur grand écran dans quelques films dont La Revanche de Jessie Lee (1992) de et avec son fils Mario, Last Action Hero (McTiernan, 1993) ou Antilles-sur-Seine (2000) de Pascal Légitimus. 

Publié dans Claps de fin

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