Romain Bouteille (1937-2021)
Cofondateur avec Coluche, Sotha, Patrick Dewaere, Miou-Miou et Henri Guybet de la troupe du Café de la Gare, l’auteur de pièces de théâtre, humoriste et acteur Romain Bouteille, qui fut partisan d’un théâtre libertaire et anarchiste, est décédé le 31 mai 2021 à l’âge de 84 ans.
En tant qu’acteur, Romain Bouteille est crédité dans une quarantaine de longs métrages pour le cinéma dont les trois réalisés par Sotha (qui épouse Patrick Dewaere en 1968), Au long de rivière Fango (1974) aux côtés de Patrick Dewaere justement, Le Graphique de Boscop (1976) et Les matous sont romantiques (1981).
Romain Bouteille participe aussi à un certain nombre de films emblématiques de la contestation libertaire des années 1970 comme Themroc (1972) de Claude Faraldo avec Michel Piccoli et L’An 01 (1972) de Jacques Doillon, Alain Resnais et Jean Rouch. On l’avait aperçu auparavant chez Louis Malle (Le Feu follet, 1963), Yves Allégret (Johnny Banco, 1966), Jules Dassin (La Promesse de l’aube, 1969) ou Jacques Demy (Peau d’âne, 1970).
Romain Bouteille participe aussi à des comédies comme Le Distrait (1970) de et avec Pierre Richard (il vante le slogan publicitaire « Avec la pâtée Casimir, mon chien a le sourire » dans le film…) et Les Galettes de Pont-Aven (1975) de Joël Séria (il y joue le curé qui ne rechigne pas à partager quelques coups au café avec Jean-Pierre Marielle). Il est aussi au générique du Locataire (1976) de et avec Roman Polanski où figurent également quelques éléments de la (future) troupe du Splendid comme Michel Blanc, Josiane Balasko (tous deux sont aussi passés par le Café de la Gare) et Gérard Jugnot. (Balasko, Jugnot et Romain Bouteille s'étaient retrouvés quelques années plus tôt aux côtés de Thierry Lhermitte, Sotha et Martin Lamotte dans ce monument du n’importe quoi qu’est Si vous n’aimez pas ça, n’en dégoûtez pas les autres, 1973, de Raymond Lewin).
Romain Bouteille dans Le Distrait (1974) (image Pierre Richard)
Dans les années 1980, Romain Bouteille tourne sous la direction de Coline Serreau (Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux, 1982), Didier Haudepin (Elsa, Elsa, 1985), Rachid Bouchareb (Bâton-Rouge, 1985), Gérard Jugnot (Sans peur et sans reproche, 1988), Didier Kaminka (Les Cigognes n’en font qu’à leur tête, 1988 ; Promotion canapé, 1990). On avait pu le revoir ces dernières années dans L’Odeur de la mandarine (2014) de Gilles Legrand avec Olivier Gourmet et Vendeur (2015) de Sylvain Desclous avec Gilbert Melki et Pio Marmai. Romain Bouteille s’était éloigné du Café de la Gare au début des années 1990 et avait créé avec son épouse un théâtre à Étampes, Les Grands solistes.