Robert Hossein (1927-2020)

Publié le par lefilmdujour

Grand homme de théâtre, metteur en scène de grands spectacles (Les Misérables, Jules César, Jésus était son nom, Celui qui a dit non, Ben-Hur, N’ayez pas peur…) et de spectacles interactifs où le public est invité à prendre parti (Je m'appelais Marie-Antoinette, L'Affaire Seznec…), réalisateur de quinze longs métrages, acteur dans près d’une centaine de films tournés pour le grand écran, Robert Hossein est décédé le 31 décembre 2020. Il avait fêté son 93e anniversaire la veille, 30 décembre.

Robert Hossein et Marina Vlady dans Toi le venin (1958)

De son vrai nom Abraham Hosseinoff, Robert Hossein suit très tôt des cours de théâtre et ne fait que de modestes apparitions au cinéma avant de passer à la réalisation en 1955 avec l’adaptation d’une pièce de théâtre de Frédéric Dard, Les Salauds vont en enfer. Le succès est au rendez-vous grâce notamment à la présence électrisante et sensuelle de l’actrice Marina Vlady qu’il épouse en décembre 1955.

Robert Hossein et Marina Vlady collaborent ensuite dans Pardonnez nos offenses (1956), Toi le venin (1958), où joue également la sœur de l’actrice, Odile Versois, et La Nuit des espions (1959), des films tous perçus comme scandaleux (à l’époque). Le couple est aussi aux génériques de Crime et châtiment (Lampin, 1956), Liberté surveillée (Voltchek, 1957), La Sentence (Valère, 1959), Les Canailles (M. Labro, 1959), Le Meurtrier (Autant-Lara, 1962).

Divorcé de Marina Vlady en 1960, le réalisateur fait tourner Michèle Morgan dans Les Scélérats (1960), d’après un roman de Frédéric Dard, boucle un western avec l’Italienne Giovanna Ralli et l’Allemand Mario Adorf (Le Goût de la violence, 1960), réunit dans un huis clos Paul Meurisse, Jean Servais, Marc Cassot, Jacques Dacqmine, Jean-Louis Trintignant, Georges Rivière, Jeanne Valérie, Françoise Prévost, Perrette Pradier, Daliah Lavi et Nadia Gray (Le Jeu de la vérité, 1961).

Parallèlement la carrière d’acteur de Robert Hossein prend de l’ampleur, en particulier dans des films policiers où son physique ténébreux est mis en valeur. Il tient des premiers rôles pour Yves Allégret (Méfiez-vous fillettes, 1957), Édouard Molinaro (Des femmes disparaissent, 1958), Gérard Oury (La Menace, 1960), Marcel Bluwal (Le Monte-charge, 1961), Julien Duvivier (Chair de poule, 1963)… Il donne la réplique à Sophia Loren (Madame Sans-Gêne, Christian-Jaque, 1962), Brigitte Bardot (Le Repos du guerrier, Vadim, 1962), Annie Girardot et Catherine Deneuve (Le Vice et la Vertu, Vadim, 1962).

Robert Hossein et Marie-France Pisier dans Le Vampire de Düsseldorf (1964)

Robert Hossein repasse derrière la caméra pour filmer sa compagne, Marie-France Pisier, dans La Mort d’un tueur (1963), Les Yeux cernés (1964) et Le Vampire de Düsseldorf (1964). 1964 c’est aussi l’année du tournage d’Angélique, marquise des Anges de Bernard Borderie. Robert Hossein y apparaît en héros romantique dans le rôle (qui marquera sa carrière) de Joffrey de Peyrac face à Michèle Mercier. Il jouera dans trois autres épisodes de la saga (Angélique et le Roy, 1965 ; Indomptable Angélique, 1967 ; Angélique et le sultan, 1967) et retrouvera Michèle Mercier dans La Seconde vérité (1965) de Christian-Jaque et le western-spaghetti Une corde, un colt (1968) qu’il réalise lui-même.

Michèle Mercier et Robert Hossein dans Angélique marquise des Anges (1964)

Dans les années 1960, Robert Hossein tourne aussi sous la direction de Mauro Bolognini (Le Chevalier de Maupin, 1965), Marguerite Duras (La Musica, 1966), Jean Aurel (Lamiel, 1967), Serge Korber (La Petite vertu, 1967), Roger Vadim encore (Barbarella, 1967), Nadine Trintignant (Le voleur de crimes, 1968). En 1970, il confie à Johnny Halliday le rôle principal de Point de chute, celui d’un voyou attiré par une jeune fille enlevée par des gangsters qu’il doit surveiller.

Robert Hossein dans Le Professionnel (1981)

Dans les années qui suivent, Robert Hossein ralentit sérieusement le rythme de ses apparitions sur grand écran (40 films tournés dans les années 1960…) et devient un second rôle de luxe. On le voit dans Le Casse (1971) d’Henri Verneuil, Don Juan 1973 (1972) de Roger Vadim, Le Protecteur (1973) et Le Faux-cul (1975) de Roger Hanin, Les Uns et les autres (1980) de Claude Lelouch, Le Professionnel (1981) de Georges Lautner, Le Grand Pardon (1981) d’Alexandre Arcady.

Robert Hossein et Audrey Tautou dans Vénus Beauté (institut) (1998)

En 1982, Robert Hossein porte à l’écran Les Misérables, qu’il a déjà adaptés deux ans plus tôt à la scène, avec Lino Ventura en Jean Valjean, Michel Bouquet en Javert, Jean Carmet en Thénardier. C’est Candice Patou, qui a épousé Robert Hossein en 1976, qui y incarne Eponine Thénardier. Robert Hossein mettra aussi son épouse en scène dans son dernier long métrage, Le Caviar rouge (1985), adaptation par son complice des débuts, Frédéric Dard, de sa propre œuvre. On reverra encore l’acteur face à Emmanuelle Béart dans Les Enfants du désordre (1989) de Yannick Bellon, dans le film fantastique Le Masque de cire (Stivaletti, 1996) ou encore en étrange séducteur qui attire Audrey Tautou dans Vénus Beauté (Institut) (1998) de Tonie Marshall…   

Publié dans Claps de fin

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