Sue Lyon (1946-2019)
Choisie à 14 ans pour incarner la Lolita de Vladimir Nabokov dans l’adaptation du roman sulfureux de l’écrivain d’origine russe réalisée par Stanley Kubrick en 1962, l’actrice américaine Sue Lyon est décédée le 26 décembre 2019 à l’âge de 73 ans.
Avant de jouer Lolita sur grand écran, Sue Lyon avait toute jeune posée comme modèle puis fait ses premiers pas d’actrice à la télévision où Kubrick avait pu la repérer. Le rôle de Lolita, jeune ado dont tombe éperdument amoureux un professeur de lettres divorcé de près de 40 ans (incarné à l’écran par James Mason), lui permet de décrocher le Golden Globe du meilleur espoir féminin en 1963.
Sue Lyon est Lolita pour Stanley Kubrick
Sue Lyon concrétise en tentant de séduire un Richard Burton en révérend épiscopalien dans La Nuit de l’iguane (1964) de John Huston, œuvre adaptée de la pièce du même nom de Tennessee Williams. L’actrice figure également au casting fortement féminin du dernier long métrage tourné par John Ford, Frontière chinoise (1965), aux côtés notamment d’Anne Bancroft, Flora Robson, Betty Field, Anna Lee et Margaret Leighton.
Sue Lyon et Richard Burton sur le tournage de La Nuit de l'iguane de John Huston
Sue Lyon donne également la réplique à George C. Scott dans Une sacrée fripouille (1967) d’Irvin Kershner et à Frank Sinatra dans Tony Rome est dangereux (1967) de Gordon Douglas.
Une santé fragile (diagnostiquée bipolaire, elle est soumise à un traitement au lithium), une vie privée chaotique (mariée une première fois, elle épouse en deuxièmes noces un photographe et coach sportif noir et le racisme ambiant oblige les deux tourtereaux à s’installer en Espagne), un dégoût de plus en plus prononcé pour les tournages éloignent petit à petit Sue Lyon des plateaux.
Anne Bancroft et Sue Lyon dans Frontière chinoise de John Ford
Au cours des années 1970, elle tourne dans les coproductions franco-espagnoles Le Bal du vaudou (1973) de Eloy de la Iglesia et Angela ou les cartes ne mentent pas (1973) de José-Maria Forqué, participe à quelques séries B fantastiques (Crash, C. Band, 1976 ; L'Étrangleur invisible, Florea, 1976 ; Destruction planète terre, Hayes, 1977) et finit par abandonner complètement le grand écran, après une dernière apparition dans le film d’épouvante L’incroyable alligator (1980) de Lewis Teague.
Refusant par la suite toute interview, Sue Lyon fera une exception remarquée en 1987 en accordant un entretien de quelques minutes dans le séquence « Recherche Lolita désespérément » de la regrettée émission Cinéma Cinémas.