Bernardo Bertolucci (1941-2018)

Publié le par lefilmdujour

Réalisateur du sulfureux Dernier tango à Paris (1972) avec Marlon Brando et Maria Schneider, de la fresque monumentale 1900 (1974) avec Robert de Niro et Gérard Depardieu, et du Dernier empereur (1987), l’Italien Bernardo Bertolucci est décédé le 26 novembre 2018 à l’âge de 77 ans.

Fils du poète Attilio Bertolucci, Bernardo Bertolucci fut lui-même poète avant de se diriger vers le cinéma et de devenir l’assistant de Pier Paolo Pasolini sur Accatone (1961). Il réalise son premier film en 1962 (La commare secca) et s’inspire en partie de La Chartreuse de Parme de Stendhal pour Prima della rivoluzione (19634) qui est acclamé par la critique et marque le renouvellement du cinéma d'auteur italien des années 1960. Bernardo Bertolucci adapte ensuite Borges pour la télévision (La Stratégie de l’araignée, 1969) puis Moravia (Le Conformiste, 1970, avec Jean-Louis Trintignant, Stefania Sandrelli et Dominique Sanda).

« Le Conformiste fait de lui le chouchou de la communauté cinématographique internationale, écrit Joshua Klein dans 501 réalisateurs (éditions Omnibus). Film hautement stylé, il est célèbre pour son esthétique et ses mouvements de caméra époustouflants, mais aussi pour ses thèmes liés à la sexualité et à la violence du fascisme ». La sexualité, et l’instinct de mort, il en est aussi question dans le controversé Dernier tango à Paris avec ses scènes très explicites pour l’époque, un film qui vaut quand même à Bertolucci une nomination à l’Oscar du meilleur réalisateur.

Deux ans plus tard, le réalisateur réunit deux acteurs pas encore vraiment confirmés mais promis à un très bel avenir avec 1900, fresque centrée sur deux garçons qui flirtent l’un avec le fascisme, l’autre avec le communisme. En 1978 avec La Luna, Bertolucci évoque une relation difficile entre une cantatrice (Jill Clayburgh) et son fils drogué, puis en 1981 il signe une fable pessimiste avec La Tragédie d’un homme ridicule, tourné avec Anouk Aimée et Ugo Tognazzi qui décroche le Prix d’interprétation au festival de Cannes pour sa prestation.

Retour aux grosses productions avec Le Dernier empereur, filmé en grande partie dans la Cité interdite à Pékin et triomphe international avec pas moins de huit Oscar dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. C’est en fait le premier volet d’une trilogie spirituelle et orientale complétée par Un thé au Sahara (1991), adaptation de l’œuvre de Paul Bowles avec John Malkovich et Debra Winger, et Little Buddha (1993) avec Keanu Reeves.

Suivront des films plus intimistes comme Beauté volée (1995) et Shandurai (1998) qui « abordent les questions de l’amour et du désir du point de vue, respectivement, de l’adolescent et de l’adulte solitaire » (501 réalisateurs). Avec Innocents : The Dreamers (2002), Bernardo Bertolucci tourne à nouveau dans Paris, trente ans après Le Dernier tango et décrit un triangle amoureux de trois jeunes cinéphiles (Eva Green, Louis Garrel, Michael Pitt) sur fond des événements de Mai 68. Son dernier long métrage (Moi et toi, 2011) avait été présenté au festival de Cannes 2012, un après qu’il eut reçu une Palme d’honneur.

Publié dans Claps de fin

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