Marceline Loridan-Ivens (1928-2018)
Cinéaste survivante des camps de concentration où elle s’était liée d’une amitié indéfectible avec Simone Veil, Marceline Loridan-Ivens est décédée le 18 septembre 2018 à l’âge de 90 ans.
Mariée au réalisateur Joris Ivens de 1963 à 1989, année de la disparition de ce dernier, Marceline Loridan-Ivens avait cosigné avec son époux plusieurs documentaires comme Le 17e parallèle (1967), tourné pendant la guerre du Viêt-Nam, ou Comment Yukong déplaça les montagnes (1973-1975), série de 12 films réalisés dans différentes régions de Chine pendant la révolution culturelle. L’un d’entre eux, intitulé Une histoire de ballon, lycée n°31, Pékin, avait obtenu le César du meilleur court métrage documentaire lors de la deuxième cérémonie des César.
Marceline Loridan-Ivens avait aussi participé au scénario du docu-fiction Une histoire de vent (1988) où Joris Ivens se met lui-même en scène lors d’un dernier voyage en Chine.
Marceline Loridan-Ivens (Loridan est le nom de son premier mari) s’était fait connaître des cinéphiles et du public par son monologue, témoignage sur les camps, dans le film de Jean Rouch et Edgar Morin, Chroniques d’un été (1960), entreprise de cinéma-vérité où les deux réalisateurs s’entretiennent avec des Parisiens sur le thème du bonheur.
Très engagée toute sa vie contre toutes les formes d’oppression, elle avait coréalisé en 1962 son premier documentaire, Algérie année zéro, avec Jean-Pierre Sergent. Marceline Loridan-Ivens avait aussi tourné un film de fiction avec Anouk Aimée, La Petite prairie aux bouleaux (2003), qui raconte l'histoire d'une déportée revenant pour la première fois en Europe depuis la libération des camps à l'occasion de la commémoration annuelle des anciens d'Auschwitz.
Elle avait aussi joué elle-même dans quelques longs métrages comme Peut-être (1999) de Cédric Klapisch, La Fabrique des sentiments (2007) de Jean-Marc Moutout, Les Bureaux de Dieu (2007) de Claire Simon, Les Beaux jours (2012) de Marion Vernoux.