Ermanno Olmi (1931-2018)

Publié le par lefilmdujour

Le réalisateur italien Ermanno Olmi, qui avait remporté en 1978 la Palme d’or du festival de Cannes pour L’Arbre aux sabots, histoire de quatre familles de paysans pauvres dans la région de Bergame à la fin du XIXe siècle, est décédé le 7 mai 2018 à l’âge de 86 ans.

 

Ermanno Olmi était venu au cinéma par le genre documentaire en signant un grand nombre de films d’entreprise pour la société Edison Volta qui l'employait, films qui lui permettent notamment de s’intéresser à la condition des hommes au travail. Il signe en 1959 son premier long métrage de fiction, prévu à l‘origine comme un documentaire, avec Le Temps s’est arrêté, récit de la rencontre entre un étudiant et le gardien d’un barrage en haute montagne.

 

Ermanno Olmi réalise ensuite deux films emblématiques, L’Emploi (Il posto) (1961) et Les Fiancés (1962), où il explore les aspirations ordinaires de jeunes ouvriers italiens. « Tirant le meilleur parti de budgets réduits, il continue à utiliser l’approche documentaire si représentative de l’ensemble de son œuvre, dans le style tout en retenue qui a fait sa réputation, fidèle à son parti pris d’utilisation d’acteurs non professionnels », écrit Russ Hunter dans 501 réalisateurs (éditions Omnibus).

 

Avec Et vint un homme (1964), biographie filmée du pape Jean XXIII, le réalisateur fait toutefois appel à des acteurs professionnels (Rod Steiger, Adolfo Celli) comme « médiateurs » aptes à faire revivre la personne sociale, humaine et spirituelle du souverain pontife. De spiritualité, il est aussi question dans A la poursuite de l’étoile (1983) qui sort juste après le succès populaire de L’Arbre aux sabots. C’est une parabole sur le christianisme à travers la longue marche des Rois mages et « un plaidoyer pour une foi sans église » (501 réalisateurs).

 

Récit initiatique d’un élève d’une école hôtelière qui vient servir un repas de fête en l’honneur d’une vieille dame, Longue vie à la signora ! (1987), Lion d’argent du meilleur réalisateur au festival de Venise, marque le retour d’Ermanno Olmi à la réalisation après une grave maladie. Suivront notamment pour le grand écran La légende du saint buveur (1988), d’après le roman de Joseph Roth, avec Rutger Hauer en clochard alcoolique – le film remporte le Lion d’or à Venise – puis Le Métier des armes (2001), fresque historique et récit des derniers jours de Jean de Médicis, commandant des armées pontificales et victime de l’artillerie de Charles-Quint, et En chantant derrière les paravents (2003) avec Bud Spencer (eh oui…) en vieux capitaine qui raconte, sur une scène dans une maison close chinoise,

l’histoire de la célèbre femme pirate Ching Shih.

 

Ermanno Olmi avait aussi coréalisé Tickets (2004) avec Abbas Kiarostami et Ken Loach, ainsi que Le Village de carton (2010), rencontre entre une petite communauté des Pouilles et un groupe de migrants africains. Son dernier film, Torneranno i prati (2014), autour d’un groupe de soldats italiens pendant la Première Guerre mondiale, n’est jamais sorti en France.

 

Ermanno Olmi était marié depuis 1963 avec Loredana Detto, l'actrice d'un seul film, en l'occurrence L'Emploi qu'il avait réalisé en 1961...

Publié dans Claps de fin

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