Alain Jessua (1932-2017)
Le réalisateur et romancier français Alain Jessua, à qui l’on doit notamment Traitement de choc (1972) avec Annie Girardot et Alain Delon, Armaguedon (1976) avec Alain Delon et Jean Yanne et Les chiens (1978) avec Gérard Depardieu et Victor Lanoux, est décédé le 30 novembre 2017 à l’âge de 85 ans.
Dans les années 1970, Alain Jessua proposait « un cinéma de divertissement où il aborde les problèmes de notre temps et lance des cris d’alarme », peut-on lire dans le Dictionnaire du cinéma de Jean Tulard.
D’abord assistant de cinéastes comme Max Ophüls, Marcel Carné, Yves Allégret et Jacques Becker, il se met à la réalisation avec un court métrage, Léon la lune, qui reçoit le prix Jean-Vigo en 1957. Il passe au long métrage en 1963 avec La vie à l’envers (Prix du scénario à Cannes) où un homme de trente ans (Charles Denner) à la vie banale glisse insensiblement dans la solitude et l'intériorité la plus extrême.
Michel Duchaussoy fait ses véritables débuts sur grand écran dans le deuxième long métrage d’Alain Jessua, Jeu de massacre (1966), où il incarne un jeune homme fortuné qui s’identifie à un personnage de BD.
Tourné comme un film d’angoisse, Traitement de choc, où jouent également Robert Hirsch et Michel Duchaussoy, dénonce certains milieux où, sous couvert de science médicale, on commet des crimes abjects.
Film policier, Armaguedon met déjà en exergue le pouvoir de la télévision et Les chiens, œuvre d’anticipation, résout la question de l’insécurité par une armée de canidés dressée pour attaquer les Noirs et les jeunes…
Alain Jessua a aussi signé Paradis pour tous (1982), fable sur certains paradis artificiels qui délivrent un bonheur anesthésiant et dernier film tourné par Patrick Dewaere. On lui doit également Frankenstein 1990 (1984) avec Jean Rochefort et Eddy Mitchell, En toute innocence (1988), policier avec Nathalie Baye et Michel Serrault, ainsi que Les couleurs du diable (1996), avec Ruggero Raimondi, Wadeck Stanczak et Isabelle Pasco.