Zombie futé n°35 : Survival of the Dead
Un film de George A. Romero (2009) (a.k.a. Le vestige des morts vivants)
Pour son sixième voyage au pays de l’enfer sur terre, Romero s’est fait plaisir en se lâchant un peu. Et le plaisir est partagé. Autant son cinquième opus (Diary of the Dead) ronronnait dans un certain conformisme, autant celui-ci est débridé. Un qualificatif tout à fait approprié puisque le grand George place son histoire dans le cadre d’un western avec chevaux, ranch, Stetson et tutti quanti.
L’action se situe dans l’île de Plum dont la population est partagée depuis la nuit des temps entre deux clans d’éleveurs irrémédiablement hostiles quoiqu’issus de la même souche irlandaise : les O’Flynn et les Muldoon. Un point de départ qui rappelle furieusement un des albums cultes de Lucky Luke, Les rivaux de Painful Gulch, qui voit s’affronter les O’Hara contre les O’Timmins.
Le pitch : quand Armageddon se déclenche sur l’île, les deux chefs de clan optent forcément pour des solutions radicalement différentes. Patrick O’Flynn veut éliminer les infectés tandis que Seamus Muldoon veut les laisser en vie en attendant une hypothétique rémission. Seamus prend le dessus et condamne Patrick à l’exil. Une fois sur le continent, celui-ci encourage les survivants à rejoindre l’île en prétendant qu’elle est épargnée. Tout cela a l’air de fonctionner jusqu’au jour où débarque une escouade surarmée de la garde nationale (déjà croisée dans Diary of the Dead).
Qui dit Lucky Luke dit humour potache. Et là on est servis. Le film fourmille de situations comiques au premier degré, propres à faire se gondoler petits et grands. Ainsi en va-t-il de ce pêcheur chinois qui ferre un mort vivant ou la façon dont Patrick O’Flynn se débarrasse d’une bande de zombies en donnant à l’un d’entre eux en main propre un gros bâton de dynamite.
Citons enfin quelques trouvailles épatantes comme cet alignement de têtes de zombies encore animées plantées sur des pieux. Enfin, n’oublions pas la bande-son, qui nous offre une partition superbe et enjouée.
Pas mal George, pas mal. A soixante dix ans t’as encore du jus (de chique).
Fab Free