Zombie futé n°33 : L'armée des morts
Un film de Zack Snyder (2003), sorti en salles le 30 juin 2004
Quelle magistrale entrée en matière ! Le film, remake de Zombie de George Romero, démarre en citant les grands classiques : L’exorciste pour la petite fille démoniaque qui se tient dans le couloir, Shining pour la porte de la salle de bain fracturée par le mari mordu par sa petite fille. La jolie blonde infirmière s’en sort, parvient à fuir en voiture et nous offre un travelling saisissant sur le déchainement de la fin du monde dans son lotissement, puis sur la route qui mène à la ville qui s’embrase peu à peu. Du grand art ! Suite à ce prologue étourdissant, le réalisateur nous offre un clip fait d’un patchwork de reportages TV dont certaines images, comme ce camion fonçant sur la foule, font froid dans le dos par les temps qui courent. Le tout enrobé par le grandiose « The man comes around » de Johnny Cash :
« There's a man going around taking names
And he decides who to free and who to blame »
Rien que pour ces dix premières minutes, L’armée des morts mérite de figurer parmi les toutes premières places de tous les classements du genre. D’autant que la suite est à la hauteur. Et même mieux que ça. La scène de l’accouchement d’une femme mordue par un « infecté » reste, à ce jour, la plus impressionnante jamais tournée dans le genre zombie. Quand les protagonistes s’approchent, écartent les draps et découvrent le nouveau-né … Allez non, nous ne vous donnerons aucune indication sur la nature du petit être vagissant.
L’armée des morts nous repasse donc Zombies, le deuxième opus de Romero : quelques rescapés trouvent refuge dans un centre commercial cerné par la multitude. Et on a là un excellent remake, c’est-à-dire qu’il s’émancipe du modèle original tout en en gardant la trame et l’esprit (voir ce moment où chacun profite de cet espace de surconsommation en oubliant l’horreur extérieure). Des acteurs dotés d’une certaine profondeur psychologique (ça, Romero n’a jamais su le faire) donnent au film une envergure plaisante même s’il manque d’humour (ça, par contre, Romero sait faire).
Si, un jour, votre serviteur doit amener un film et un seul dans son île déserte, il se peut que cela soit celui-là. Non, je plaisante, j’emmènerai Faces. Ou L’année dernière à Marienbad. Ou 2001 l’odyssée de l’espace.
Quoique Shaun of the Dead…
Fab Free