Zombie futé n°32 : Dead Set
Une série TV créée par Charlie Brooker et réalisée par Yann Demange (2008)
Dans notre dernière édition, nous proposions quelques pistes aux profanes pour éviter de subir ces navets qui poussent comme le chiendent par chez nous. Cette série en fait-elle partie ? Observons le placard : une face de zombie absolument effrayante et une citation définitive : « La série la plus gore de l’histoire ». Ajoutons qu’elle est proposée sur Amazon pour un prix ridicule (7 euros). Faut-il donc, a priori, éviter Dead Set ?
Que nenni camarades!
Le pitch, d’abord : nous suivons la réalisation du prime time de Big Brother, une émission de téléréalité quand Armageddon se déclenche. A l’extérieur c’est l’enfer. Mais dans la bulle du loft, personne n’est au courant. Enfin, pas pour longtemps.
Idée de départ géniale que le grand maître Romero a dû envier à Yann Demange. Après, il ne suffit pas d’avoir une bonne idée. Il faut des moyens et de l’inventivité. Et là, on est servis. Ce truc va à 200 à l’heure, ne nous laisse pas respirer une seconde et nous assomme façon gros gourdin à la fin. Etalés qu’on est. Waouh !
Ce n’est pas vraiment une série. On a cinq épisodes d’une demi-heure (ce qui explique le modique prix amazonien) et une fin formidable qui n’appelle pas de saison 2 (pardon pour le spoiler, mais vous comprendrez). C’est britannique et ceci explique cela. Depuis les punks, on sait les Anglais capables de placer le curseur très au-delà du dernier cercle des bordures quand ils décident de se la jouer décalés.
La preuve par le personnage du producteur de l’émission, Patrick Goad, joué par un excellent Andy Nyman. Véritable caricature de petit chef psychopathe et méprisant, il atteint des sommets inégalés de vulgarité et de concentration misogyne quand il se retrouve confiné pendant plusieurs jours dans une pièce avec une blondasse du loft. Ah, ce moment où il défèque avec force et démonstration dans la poubelle de bureau… Une sorte d’apparition rabelaisienne à l’anglaise dont le dépeçage final constitue un must see absolu dans le genre.
« Un jouissif jeu de massacre », commente Télérama.
Pas mieux.
Fab Free