Zombie futé n°26 : Les revenants, saison 1
Une série télévisée créée par Fabrice Gobert, produite par Canal+
Quelle bonne idée ont-ils eu à Canal + d’étendre le domaine du film de Robin Campillo à une série ambitieuse tant dans ses moyens que dans son contenu ! Et quelle réussite au bout du compte. Pour se faire une idée de la qualité de la chose, sachez que les Anglo-Saxons placent Les revenants parmi les plus fortes réalisations de ces dernières années.
Le point de départ est donc celui du film de Robin Campillo : des morts reviennent chez eux sans aucune animosité et dans le même état physique que quand ils sont partis. La série reprend également le parti pris d’un cadre glacial : celui d’une ville de province ultramoderne constituée d’appartements et de maisons très froidement et pauvrement agencées (on dirait parfois des appartements témoins Ikea).
Mais la comparaison s’arrête là. Les revenants sont au départ peu nombreux. Adèle, Camille, Simon, Lucy, Serge et le très mystérieux petit Victor ont gardé toute leur vivacité et leur caractère. Ils reviennent et se réinstallent dans le réel comme si de rien n’était, plus vivants au fond que leurs proches, encore écrasés par le deuil. La scène de Camille qui rentre chez elle et se jette sur le frigo pour se faire un sandwich, tout en parlant à sa mère écrasée par la révélation de la résurrection de sa fille, est tout simplement magnifique.
Le phénomène reste circonscrit à une petite ville dans une vallée alpestre, au pied d’un imposant barrage. D’un inquiétant barrage même. Qu’y a-t-il de plus effrayant que ces immenses masses d’eau qui couvent dangereusement derrière ces ouvrages d’art gigantesques… et fragiles. 35 ans auparavant, un premier barrage a cédé, entraînant la mort de centaines de personnes. On en a reconstruit un autre, plus imposant encore.
Ce grand lac artificiel est, de fait, le principal personnage de l’histoire, celui qui engendre le retour des êtres disparus. Des plongeurs, partis inspecter le fond du lac, éclairent une scène d’une très grande beauté : des dizaines d’animaux sauvages en suspension entre deux eaux, morts noyés car probablement ressuscités sur leur ancien habitat, désormais recouvert par les eaux.
Envoûtant, mystérieux. Superbe.
Fab Free