Ciné passion par Anna le Gésic : Après la tempête
Un film de Hirokazu Kore-Eda (2015), sorti en salles le 26 avril 2017
Le réalisateur japonais Hirokazu Kore-Eda est un spécialiste des relations familiales, en particulier des rapports entre enfants (ou adolescents) et adultes : le déchirant Nobody Knows, l’émouvant Still Walking, l’hélas pas encore vu I Wish, nos vœux secrets, le magnifique Tel père, tel fils, le délicat Notre petite sœur. Dans Après la tempête, le cinéaste nippon traite des incompréhensions qui gangrènent les rapports entre adultes n’ayant pas forcément concrétisé tous les espoirs que leurs géniteurs (et eux-mêmes) avaient placés en eux. Des désillusions dont les retombées affectent aussi leurs propres enfants.
Ici le personnage principal est Ryôta, qui signa dans sa jeunesse un roman à succès et qui s’est réfugié dans une sorte d’adulescence dilettante entre son métier de détective privé minable, sa recherche permanente d’argent et ses relations difficiles avec sa mère, son ex-femme et son jeune fils qui, tous trois, ne croient plus en lui.
Par touches subtiles, Hirokazu Kore-Eda dessine la prise de conscience progressive par Ryôta de son état indéfini d’entre-deux. Une prise de conscience qui se cristallisera une nuit, alors que toute la famille est réfugiée chez la grand-mère au moment où s’abat un énième typhon sur le Japon, et qui passera par la délicate reconnexion entre passé, présent et avenir. Coup de cœur pour la touchante (et hilarante) Kirin Kiki, l’actrice qui joue l’aïeule et que l’on a déjà appréciée dans Still Walking et, plus récemment, dans Les délices de Tokyo.
Anna le Gésic