Zombie futé n°25 : Les revenants
Un film de Robin Campillo (2004)
Voilà un des films les plus originaux de notre genre préféré. Sinon le plus original. Un des plus réussis, également. Le seul métrage de notre rubrique que j’oserais conseiller à certains de mes amis cinéphiles. Comme quoi, rien n’est jamais perdu avec le septième art.
Le pitch : Un beau jour, les morts sortent par millions des cimetières et reviennent vivre parmi les vivants. Mais ils ne sentent pas mauvais, sont propres sur eux et n’ont aucune intention belliqueuse.
Nous suivons l’impact de ce phénomène bouleversant à l’échelle d’une ville moyenne qui ressemble à ces cités modernes de grande banlieue. Il ne s’agit pas du tout d’un film gore. Même si les références déclarées de Robin Campillo sont les films de Romero ou L’invasion des profanateurs de sépultures, nos Revenants ne diffèrent pas des vivants.
Mais ils ont quand même un comportement étrange. Ils sont plus lents et inadaptés au monde réel. Ils ne dorment plus. Ils errent la nuit et se regroupent mystérieusement. Afin de faciliter leur réinsertion, le gouvernement généralise l’emploi d’une molécule qui semble avoir un effet bénéfique dans un premier temps. Mais l’est-elle à long terme ?
Rareté des dialogues. Vide des regards. Robin Campillo applique un traitement glacial à son film. On frise parfois le reportage (délibérés du conseil municipal, organisation de l’accueil de ces réfugiés d’un type nouveau). Le réalisateur fait beaucoup appel à des images captées par des caméras thermiques. Les revenants, ayant une température corporelle inférieure aux vivants, apparaissent à l’écran en silhouettes blanches. Un procédé qui souligne leur caractère fantomatique. Sont-ils réels ? Ne sont-ils qu’une rémanence ? Au final, le film ne tranche pas, nous proposant plusieurs issues.
Une très belle réussite qui engendrera l’une des séries les plus originales et les plus fortes de ces dernières années (nous y revenons de suite).
Fab Free