Zombie futé n°23 : Santa Clarita Diet, saison 1
Une série TV créée par Victor Fresco, diffusée depuis février 2017 sur Netflix
Jusqu’où s’arrêteront-ils ces producteurs de séries ? Franchement, quelle autre question se poser quand on visionne Santa Clarita Diet, un des ovnis télévisuels créés par Netflix ?
Au tout début, Sheila, agent immobilier (épatante Drew Barrymore), fait visiter une maison avec son mari. En pleine argutie commerciale, elle vomit soudainement au moins cinq litres de glaires repoussantes sur le tapis devant les clients médusés et… votre serviteur qui en est resté coi de chez coi. Elle s’essuie maladroitement la bouche avec le revers de sa veste, s’excuse et s’isole dans les toilettes. Pendant que son mari termine la visite des lieux, on l’entend vomir abominablement. Il la découvre ensuite inanimée, dans une salle de bain maculée de dégueulis du sol au plafond.
Enorme !
Le pitch : Sheila est morte, son palpitant ne cogne plus. Mais elle reste bien vivante, se trouve dotée d’un appétit sexuel décuplé et surtout ne mange plus que de la viande crue. Un régime qui rapidement ne la satisfait pas. Il lui faut de la viande humaine. Et fraîche la viande, pas avariée.
Le premier à en faire les frais est un collègue dont on se dit pourtant, dès qu’il apparaît, qu’il est là pour un moment vu son pédigrée télévisuel. (Nathan Fillion n’est pas exactement un inconnu.) Mais non, rien n’est respecté. Le quidam disparaît corps et âme au bout du premier épisode. (Il faut voir comment Sheila lui arrache deux doigts à pleines dents avant de littéralement le dépecer dans son jardin.)
Le dialogue entre Sheila et son mari, à propos de l’infortuné, donne une petite idée du niveau transgressif de la chose (attention, faites sortir les gamins) :
Elle : Je te jure que je n’ai pas fait l’amour avec Gary.
Lui : Je te crois.
Elle : Mais j’ai mangé ses couilles. Enfin, une couille seulement. Cela te va comme compromis ?
A cette « couille dans le potage » près, la série serait tout à fait présentable à un très jeune public. Le ton est léger et très drôle (gros boulot sur les dialogues). Il y a même des situations poilantes (celui qui ne rit pas aux gags flatulents récurrents de l’épisode 7 n’est pas sérieux). En fait, il y a du Ma sorcière bien-aimée dans Santa Clarita Diet. Surtout chez l’hilarant Timothy Olyphant qui joue le mari de notre zombie bien-aimée sur le même mode que Dick York avec Samantha, jadis naguère.
Ce télescopage improbable entre comédie familiale et genre ultra-gore a trouvé un public. Il existe une saison 2.
Allez, un dernier extrait pour la route :
Elle : Je suis sûre de pas l’avoir mordu.
Lui : Mais imagine que si ! Et si ça le transforme et qu’il mord quelqu’un qui mord quelqu’un ? On sera les pires enfoirés de tous les temps !
Elle : Non, ça va aller. Je l’ai pas mordu. Parce que si c’était le cas ça m’aurait picoté.
Lui : Oui
Elle : Dans mon vagin.
Lui : Oui, j’ai compris.
Elle : Quand je mords de la chair fraîche c’est…
Lui : Je suis au courant chérie !
On vit une époque démente, j’vous l’dis, moi.
Fab Free