Zombie futé n°21 : Shaun of the Dead

Publié le par lefilmdujour

Un film d'Edgar Wright (2003)

Les Anglais, on en pense ce qu’on veut,  mais eux seuls sont capables de nous délivrer un message aussi décalé sur la chronique de la fin du monde. Cette comédie formidable, sortie deux ans après 28 jours plus tard, autre pépite britannique, confirmait la prise en main du genre par la perfide (mais hilarante) Albion.

Car Shaun of the Dead n’est pas seulement un film de zombie. C’est surtout un hymne à la « beaufitude ». C’est ça qui est génial dans le propos d’Edgar Wright. L’homo sapiens sapiens a beau être  mort, il n’en demeure pas moins un bon gros beauf lambda. Son objectif inconscient reste et restera à jamais le pub du coin (le Winchester en l’occurrence). Ce propos consumériste rejoint celui de Romero dans son deuxième opus (Zombie) : aux Etats-Unis, les morts vivants convergent vers le centre commercial. En Angleterre, ils retournent au pub. Quand il n’y a plus rien, il reste au moins la possibilité d’une pinte de Stout.

Le pitch : tout est dans l’affiche. Simon Pegg tient un bouquet de fleurs, bien vivant, dans une rame de métro encombrée de zombies.  Et c’est peu dire que le film tient toutes les promesses du placard.

Shaun, anti-héros parfait, traverse la vie comme un raté, méprisé par ses collègues, décevant ses parents, désespérant sa copine. Reste le pote Ed, gros branleur notoire, colocataire parasite, truculent péteur, tout à fait irrésistible (grand Nick Frost). On le sait, les héros se révèlent souvent dans les moments tragiques. Donc, Shaun se mue en chef de bande et prend les choses en main quand le monde s’écroule. Son plan est imparable : il faut rejoindre le Winchester. Après ? Après, rien. Le pub est l’endroit où l’on vit et où l’on meurt.

Shaun of the Dead est un des deux films du genre (avec World War Z) à avoir conquis un très très large public. Succès largement mérité, contrairement à la purge de Brad Pitt. On s’épuiserait à citer les scènes cultes. Du début à son final épatant, le film détruit méthodiquement tous les codes du genre. Jouissif. Intelligent.

So british.

Fab Free

Publié dans Le Zombie Futé

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