Ciné actu par Jean Aymar de Thou : Brimstone

Publié le par lefilmdujour

Un film de Martin Koolhoven (2015), sorti en salles le 22 mars 2017

Si on aime les sagas qui s’étendent sur plusieurs années avec héroïne courageuse, confrontée aux pires épreuves et soumise aux pires avanies, on sera servi avec Brimstone, sorte de western crépusculaire aux couleurs et aux accents flamands (le réalisateur est néerlandais, tout comme Carine Van Houten, la magnifique actrice qui joue la mère bafouée du personnage principal et qui reste inoubliable depuis Black Book de Paul Verhoeven).

Brimstone s’intéresse à la destinée d’une jeune femme muette qui voit resurgir de son passé un être maléfique et quasi diabolique, je ne n’en dirai pas plus. A ce titre la première partie du film, scindé en quatre parties comme toute bonne saga, est réellement prenante, d’autant que Dakota Fanning (qu’on a connue toute petite en fille de Tom Cruise dans La guerre des mondes) impose une présence étrangement troublante.

Malheureusement, Brimstone révèle ses limites dès la deuxième partie, le parti-pris scénaristique (quatre parties pour quatre séquences séparées dans le temps) ne parvenant pas à réellement surprendre le spectateur qui a rapidement un coup d’avance sur l’histoire. Autre défaut, le personnage démoniaque joué par l’excellent Guy Pearce, bien trop monolithique dans l’abjection, n’incarne jamais la « séduction du mal » à la différence de Robert Mitchum dans La nuit du chasseur, le chef-d’œuvre de Charles Laughton abondamment cité par le film de Martin Koolhoven.

Ceci dit, l’histoire se révèle suffisamment accrocheuse pour que le spectateur ne s'ennuie pas pendant les 2h30 (quand même...) de Brimstone, d’autant que le réalisateur a truffé son long métrage de scènes chocs (parfois gore), qu'il n'hésite pas à supprimer des protagonistes essentiels, et que la photo est absolument sublime… quels que soient l’environnement (désert, montagnes, lacs gelés, forêts profondes, scènes nocturnes…) et le climat (sécheresse, pluie, brouillard, neige…) où est plongée l’héroïne. Un assez bon moment finalement !

Jean Aymar de Thou

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