Christine Kaufmann (1945-2017)
L’actrice autrichienne Christine Kaufmann, qui fut l’épouse de Tony Curtis de 1963 à 1967, est décédée d’une leucémie le 28 mars 2017 à l’âge de 72 ans.
Née d'un père allemand et d'une mère française, Christine Kaufmann avait rencontré Tony Curtis sur le tournage de Tarass Boulba (Jack Lee Thompson, 1962) alors qu'elle n'avait que 17 ans et son futur mari... vingt de plus. Leur union donna naissance à deux filles, Alexandra et Allegra, les demi-sœurs donc de l'actrice Jamie Lee Curtis, née, elle, en 1958 du précédent mariage de Tony Curtis avec l'actrice américaine Janet Leigh (immortalisée en étant lardée de coups de couteau sous la douche dans Psychose d'Alfred Hitchcock).
Kaufmann fait très tôt son entrée dans le monde artistique. Elle est ballerine à l'opéra de Munich et commence sa carrière d'actrice à l'âge de sept ans en 1952 dans une version cinématographique de l'indéboulonnable Auberge du cheval blanc, signée Willi Forst. Deux ans après, Rosen-Resli (Reinl, 1954), où elle interprète le rôle-titre, lui apporte la célébrité dans les contrées germaniques. La jeune fille enchaîne alors avec un certain succès les films, d'abord en Allemagne (Le ciel n'est pas à vendre, Marischka, 1958 ; Jeunes filles en uniforme, Von Radvanyi, 1958, avec Lilli Palmer et Romy Schneider), puis en Italie (Brèves amours, Mastrocinque, 1959, avec Michèle Morgan ; Les derniers jours de Pompéi, Bonnard, 1959, avec Steve Reeves) et même en France (Un nommé La Rocca, Jean Becker, 1961, avec Belmondo). C'est aux côtés de Kirk Douglas dans Ville sans pitié (Reinhardt, 1961) qu'elle accède à la notoriété internationale : elle décroche d'ailleurs en 1962 le Golden Globe de la révélation féminine de l'année, trophée qu'elle partage avec Jane Fonda et Ann-Margret.
Mariée à Tony Curtis (ils sont tous deux à l’affiche de La mariée a du chien, 1963, de Michael Anderson, photo ci-contre), Christine Kaufmann va mettre en sourdine sa carrière pendant quatre ans... et disparaître de l'affiche, le turnover des actrices féminines étant impitoyables à Hollywood. Elle ne reprendra le chemin des studios qu'en 1968 après son divorce... et surtout à la télévision allemande. Au cinéma, on la croise néanmoins chez Werner Schroeter (La mort de Maria Malibran, 1971 ; Willow Springs, 1972 ; Flocons d'or, 1976 Le jour des idiots, 1981), Rainer W. Fassbinder (Lili Marleen, 1980 ; Lola, une femme allemande, 1981) et Peter Fleischmann (Un dieu rebelle, 1990). C'est aussi Christine Kaufmann qui joue la tatoueuse blasée dans le célébrissime Bagdad Café (Adlon, 1987).
Sur le tard, l'actrice, qui continua de jouer régulièrement pour la télévision allemande, était devenue une femme d'affaires. Elle avait développé sa propre ligne de cosmétiques et n'hésita pas à se déplacer sur les chaînes teutonnes de téléachat pour les promouvoir. Christine Kaufmann avait également publié plusieurs livres sur la façon d'entretenir sa forme et de conserver la santé. Malheureusement, la maladie aura eu raison d’elle...