Zombie futé n°8 : White Zombie
Un film de Victor Halperin (1932)
Si Bela Lugosi arrive encore à nous filer le frisson depuis le fin fond de l’année 1932, on peut imaginer qu’il y a eu des attaques cardiaques à l’époque dans les salles obscures.
White Zombie (a.k.a. Les morts-vivants) est historiquement le premier film du genre. Certes on est loin des canons inventés par Romero quatre décennies plus tard. Mais il s’agit bien de morts-vivants et ils ne sont pas commodes.
Le pitch : Charles Beaumont, un riche exploitant haïtien, aime d’amour Madeleine. Mais celle-ci convole en justes noces avec Neil. Charles imagine un plan démoniaque. Il empoisonnera la belle et ramènera son cadavre à la vie avec l’aide du très inquiétant « Murder » Legendre, un maître vaudou du cru qui commande une escouade de zombies.
Le sujet du film tourne autour des pratiques vaudous en Haïti. Bela Lugosi campe un personnage tout à fait diabolique à la croisée du comte Dracula et du docteur Frankenstein, deux rôles qu’il aura endossés plusieurs fois dans sa longue carrière de maître de la terreur. Citons deux Dracula de Tod Browning et une tripotée de Frankenstein (Le fils de F, Le fantôme de F, F rencontre le loup-garou).
Et il est très bon Bela. Il en fait des tonnes, certes, mais ses yeux rehaussés de sourcils en cornes de diable sont très impressionnants.
Le film, et c’est une agréable surprise, se laisse regarder avec plaisir. Si certains acteurs n’ont semble-t-il pas compris que le cinéma muet est révolu et surjouent affreusement (le couple Madeleine-Neil en est ridicule), d’autres comme Charles ou le docteur Bruner ont pris le pli de la modernité. Les décors sont… d’époque, mais cela donne à notre affaire un côté suranné assez charmant. En définitive, on se prend à rêver d’un bon remake. Avec quelques têtes connues et un bon toilettage scénaristique, l’affaire pourrait s’avérer très avantageuse.
Avis aux producteurs.
Fab Free