Vous voulez tout savoir sur les films aux titres rigolos, débiles, étranges, absurdes, nanardesques ? C'est ici !
Ciné passion par Anna le Gésic : Juste la fin du monde
Publié le
par lefilmdujour
Un film de Xavier Dolan (2015), sorti en salles le 21 septembre 2016
Juste la fin du monde est une adaptation d'une pièce de théâtre pour le meilleur (un texte fabuleux) et pour le pire (le sur-jeu de certains acteurs). Avec ce nouveau film qui s'ajoute à une œuvre déjà pléthorique pour son jeune âge, Xavier Dolan continue de s'assagir (un phénomène notable depuis Tom à la ferme) et laisse de plus en plus tomber certaines afféteries qui rendaient ses premiers films difficilement supportables jusqu'au bout.
Le début de Juste la fin du monde - le retour d'un fils prodigue, auteur de pièces de théâtre, après 12 ans d'absence dans une famille quelque peu bancale et dysfonctionnelle - est bien un tantinet hystérique, mais la caméra préfère s'attarder par la suite sur des gros plans de visages qui renforcent le huis clos. En quête d'amour, de reconnaissance, d'échanges... la mère, la frère et la sœur du personnage central (joué tout en creux par un Gaspard Ulliel quasi muet) viennent virtuellement papillonner autour de lui comme des insectes se heurtent à une ampoule. Mais ici la lumière est froide, presque inhumaine (mais pas suffisamment quand même pour leur annoncer la véritable raison de son retour).
A ce petit jeu-là, Nathalie Baye, qui joue la mère, est extraordinaire et la discussion intime qu'elle a avec son fils est un vrai bijou. Vincent Cassel et Léa Seydoux ne sont malheureusement pas très crédibles et en font trop. En belle-sœur soumise, bafouillante, hésitante, mais finalement plus fine qu'elle en a l'air, Marion Cotillard est étonnante. Juste la fin du monde n'est ni un chef-d'oeuvre ni une daube, juste un film à voir et peut-être à revoir pour quelques moments fulgurants.