Ettore Scola (1931-2016)

Publié le par lefilmdujour

Le réalisateur italien Ettore Scola qui a signé des chefs-d’œuvre du cinéma comme Nous nous sommes tant aimés (1974) avec Nino Manfredi, Vittorio Gassman et Stefania Sandrelli, Une journée particulière (1977) avec Sophia Loren et Marcello Mastroianni, ou La Terrasse (1980) avec Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman, Jean-Louis Trintignant, Marcello Mastroianni et Serge Reggiani, est décédé le 19 janvier 2016 à l'âge de 84 ans.

D'abord journaliste puis scénariste (pour Dino Risi notamment), Ettore Scola passe à la réalisation en 1963 avec le film à sketches Parlons femmes, où Vittorio Gassman interprète huit rôles différents.

Il acquiert sa réputation dans le registre de la comédie à l'italienne, où il aborde de front des problèmes concrets : la jalousie maladive (Drame de la jalousie, 1969, avec Monica Vitti et Marcelo Mastroianni), les iniquités de la justice (La Plus belle soirée de ma vie, 1972, avec Pierre Brasseur et Michel Simon), les destinées médiocres d'anciens partisans (Nous nous sommes tant aimés, 1974, avec Nino Manfredi, Victorio Gassman et Stefania Sandrelli), la misère des taudis des banlieues (Affreux, sales et méchants, 1975, Prix de la mise en scène à Cannes en 1976, avec Nino Manfredi), le nombrilisme et la déconfiture des intellectuels de gauche (La Terrasse), etc.

Mais Ettore Scola sait aussi se montrer sérieux, comme dans Une journée particulière (1977), qui conte la fugace rencontre de deux solitudes (Marcello Mastroianni et Sophia Loren) dans un immeuble déserté par la populace partie acclamer Hitler et Mussolini (César 1978 du meilleur film étranger).

Sérieux, Ettore Scola l'est encore avec Passion d'amour (1981), qui narre un amour impossible avec Bernard Giraudeau et Jean-Louis Trintignant, ou avec La Nuit de Varennes (1982), qui décrit la rencontre improbable de Restif de la Bretonne (Jean-Louis Barrault), de Casanova (Mastroianni), d'un Américain libéral (Harvey Keitel) et d'une dame de compagnie de la reine (Hannah Schygulla), ballotés dans une diligence lancée à la suite de Louis XVI et de Marie-Antoinette fuyant les Tuileries.

En 1984, il décroche le César du meilleur réalisateur pour Le Bal, sorte de chronique du XXe siècle vue à travers le petit bout de la lorgnette d'une salle de bal. E

n 1985, il fait se confronter Jack Lemmon et Marcello Mastroianni dans Macaroni, puis semble marquer un peu le pas avec La Famille (1987) et Splendor (1989), avant de signer le très émouvant Quelle heure est-il ? (1989), dans lequel un père et son fils apprennent, le temps d'une journée, à se connaître et à se comprendre. (Marcello Mastroianni et Massimo Troisi se virent attribuer un double prix d'interprétation au festival de Venise.)

Ettore Scola a également signé, entre autres, Le Voyage du capitaine Fracasse (1990), avec Vincent Perez et Emmanuelle Béart, Le Dîner (1999), avec Fanny Ardant et Vittorio Gassman, et un très bon Gente di Roma (2004), ensemble de saynètes nostalgiques sur la ville de Rome (où les amateurs d'antiquités reconnaîtront au détour d'un plan Stefania Sandrelli). Ce dernier film n'est pas sans évoquer le Roma (1971) de Fellini, qui, lui, croisait dans une petite rue déserte la grande Anna Magnani. En 2013, le réalisateur avait encore conté la vie de Fellini dans Qu’il est étrange de s’appeler Federico.

Publié dans Claps de fin

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article