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Ciné actu par Jean Aymar de Thou : Le fils de Saul
Publié le
par lefilmdujour
Un film de László Nemes (2014), sorti en salles le 4 novembre 2015
Très loin de La liste de Schindler (Spielberg, 1993), Le fils de Saul colle au plus près de son personnage principal, un membre des Sonderkommandos, ces unités de prisonniers des camps de concentration nazis, rouages d'une entreprise de mises à mort massives "industrialisées". Le plus souvent juifs et exterminés à leur tour au bout de quelques mois, ces hommes étaient chargés d'accompagner les victimes vers les chambres à gaz, de récupérer les vêtements, d'emmener les cadavres vers les fours crématoires, de disséminer les cendres...
La caméra étant la plupart du temps (et très intelligemment) focalisée sur le visage et le corps de Saul, la représentation de l'horreur (inconcevable, in-montrable, "irreprésentable" selon Claude Lanzmann, l'auteur de Shoah) reste généralement hors champ ou dans le flou. Du coup, l'imagination du spectateur joue à plein, d'autant que les bruits, glaçants et terribles, envahissent la bande sonore.
Mort-vivant, Saul, lui, n'a qu'une obsession qui lui confère un reste d'humanité : enterrer le fils qu'il semble avoir reconnu... Premier long métrage du Hongrois László Nemes et Grand Prix du Jury à Cannes cette année, Le fils de Saul, à l'approche filmique extrêmement originale, est un film-choc indispensable. Son acteur principal (Géza Röhrig, un musicien et un poète dans la vraie vie) est époustouflant.