René Vautier (1928-2015)

Publié le par lefilmdujour

Figure du cinéma engagé, anticolonialiste, dénonciateur de la torture lors de la guerre d’Algérie, le réalisateur René Vautier, qui connut la notoriété avec Avoir vingt ans dans les Aurès (1971), son film le plus célèbre, est décédé le 4 janvier 2015 à l’âge de 86 ans.

Avoir vingt ans dans les Aurès condense dans une fiction huit cent heures de témoignages recueillis auprès d’appelés du contingent. Récompensé au festival de Cannes en 1972 par le Prix international de la critique, le film retrace le parcours d’appelés bretons englués dans le bourbier algérien en 1961.

Militant du parti communiste français, René Vautier avait réalisé en 1950 son premier court métrage, Afrique 50, qui était à l’origine une simple commande destinée à mettre en valeur la mission éducative de la France dans ses colonies. Sur place, il décide de témoigner de la réalité et Afrique 50 deviendra le premier film anticolonialiste français qui lui vaudra 13 inculpations et une condamnation de prison. René Vautier a aussi réalisé des films sur la Bretagne et la défense des cultures régionales (La folle de Toujane, 1973), sur les luttes ouvrières (Transmission d’expériences ouvrières, 1973 ; Quand tu disais Valéry, 1975 ; Quand les femmes ont pris la colère, 1978), sur la pollution, sur l’extrême droite française, etc.

C’est aussi à René Vautier que l’on doit la fin officielle de la censure politique au cinéma en France. Grâce à plus de trente jours de grève de la faim en 1973, suite au refus de la Commission de censure cinématographique de décerner un visa d'exploitation au documentaire Octobre à Paris de Jacques Panijel, consacré au massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961 par les forces de police.

Publié dans Claps de fin

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