Giulio Questi (1924-2014)
Réalisateur de seulement trois longs métrages dont le western culte Tire encore si tu peux (1967), l’Italien Giulio Questi est décédé le 3 décembre 2014 à l’âge de 90 ans.
Assistant à la fin des années 1950 (pour Francesco Rosi notamment), Giulio Questi passe à la réalisation en filmant l’un des sketches des Femmes accusent (1961), comédie sociale sur les difficultés de la condition féminine. Il est ensuite l’un des trois signataires réunis sous le nom d’Elio Montesti du « film de cabaret » Nudi per vivere (1964), les autres étant Elio Petri et Giuliano Montaldo. Il met également en scène l’un des trois sketches de Amori pericolosi (1964) avec, notamment, Frank Wolff, Jean Sorel et Juliette Mayniel. Rien d'exceptionnel donc jusque là...
Par contre, ses trois longs métrages se démarquent de la production courante par leur caractère iconoclaste qui a beaucoup choqué le public à leur sortie. Selon Mad Movies, "les travaux de Questi ont anticipé de plusieurs années, dans le domaine de l'horreur cérébrale, les audaces cinématographiques de réalisateurs cultes tels qu'Alejandro Jodorowsky, Werner Herzog ou David Lynch". Pas moins !
Outre La mort a pondu un œuf (1967), giallo quasi expérimental et critique du consumérisme à la mise en scène avant-gardiste où se côtoient Jean-Louis Trintignant, Ewa Aulin et Gina Lollobrigida, Giulio Questi a signé Tire encore si tu peux, western "spaghetti" avec Tomas Milian et Ray Lovelock d’une violence et d’une audace rares qui transgresse pas mal de tabous de l'époque : animaux massacrés, enfants maltraités, femmes battues, horde de brutes homosexuelles qui n’hésitent pas à violer un jeune homme qui finit par se suicider, crucifixion, scalps en gros plan, etc.
Giulio Questi signera encore pour le cinéma Arcana (1972), film de sorcières psychédélique avec Lucia Bose, puis se tournera vers la télévision où il travaillera comme scénariste et réalisateur.