La petite phrase du jour n°56 : Marin Karmitz
"A la recherche de ces porteurs d'Histoire et d'histoires, je me suis dit que Kechiche (*) était un cinéaste intéressant. Son rapport au langage, son rapport à l'immigration et à l'exclusion m'intéressaient. Mais je me suis rendu compte en faisant Vénus noire que je m'étais trompé. D'abord, j'ai découvert son mépris des gens, que je ne peux pas supporter. Je ne peux pas laisser passer ça alors que c'est ce que j'ai toujours combattu. Pour moi, le talent s’arrête au non-respect des gens. J'ai également vite compris qu'il était incapable de travailler en équipe. Or, le génie, c'est savoir écouter les autres. C'est ce que j'ai appris au contact de Resnais, d'Abbas Kiarostami... Même Angelopoulos m'écoutait, et pourtant ce n'était pas le plus facile. Ces cinéastes-là respectaient les gens, respectaient le producteur."
Marin Karmitz, réalisateur et producteur, dans Première n°448, juin 2014, page 101.
(*) Réalisateur de L'esquive, La graine et le mulet, Vénus noire, La vie d'Adèle...