Tatiana Samoïlova (1934-2014)
C’est le jour-même de son quatre-vingtième anniversaire, le 4 mai 2014, qu’est décédée l’actrice russe Tatiana Samoïlova, révélée par son rôle de jeune femme gracieuse et naturelle dont la vie est brisée par la guerre dans Quand passent les cigognes (1957) de Mikhaïl Kalotozov. La Palme d’or du festival de Cannes 1958 marquait le renouveau du cinéma soviétique après des années de glaciation stalinienne. Le jury avait également décerné une mention spéciale à l’actrice, surnommée « le petit écureuil ».
Fille d’acteur, de formation théâtrale, Tatiana Samoïlova n’aura finalement tourné qu’une quinzaine de longs métrages pour le grand écran. Sollicitée hors d’URSS et même invitée à Hollywood, la comédienne ne fut malheureusement pas autorisée à se produire hors des frontières soviétiques. On la vit néanmoins dans 20 000 mille lieues sur la terre (1959), production franco-russe de Marcel Pagliero où un journaliste français et ses amis visitent Moscou.
Tatiana Samoïlova est également aux génériques d’un autre film de Kalotozov (La lettre inachevée, 1959), d’un film hongrois qui tente sans vergogne de surfer sur le succès de Quand passent les cigognes (Les cigognes s’envolent à l’aube, 1961) et d’une coproduction italo-russe signée par Giuseppe de Santis qui se passe (une nouvelle fois…) pendant la Seconde Guerre mondiale (Marcher ou mourir, 1963).
Finalement, l’actrice retrouvera un beau rôle en interprétant l’héroïne de Tolstoï dans Anna Karénine (1967) (photo ci-contre), superproduction soviétique d’Alexandre Zharki.
Actrice phare du dégel culturel des années 1950-1960 en URSS, Tatiana Samoïlova avait été l'invitée d'honneur de la 43e édition du festival de Cannes en 1990, où elle avait reçu une longue ovation. L’actrice a même laissé ses empreintes sur l'esplanade du palais des Festivals et des Congrès.
Tatiana Samoïlova à propos du film "Quand passent les cigognes"