Alain Resnais (1922-2014)

Publié le par lefilmdujour

Lion d’or au Festival de Venise en 1961 pour L’année dernière à Marienbad, César du meilleur réalisateur et du meilleur film en 1978 pour Providence et en 1992 pour Smoking/No Smoking, Grand prix spécial du jury au festival de Cannes en 1980 pour Mon oncle d’Amérique, César du meilleur film en 1998 pour On connaît la chanson, le cinéaste français Alain Resnais est décédé le 1er mars 2014 à l’âge de 91 ans.

Emmanuelle Riva dans Hiroshima, mon amour

Après une dizaine d’années passée à signer des courts métrages dont le film anticolonialiste Les statues meurent aussi (1953), coréalisé avec Chris Marker, et Nuit et brouillard (1956), film de référence sur les camps de concentration nazis, Alain Resnais avait réalisé en 1958 son premier long métrage de fiction, Hiroshima mon amour, sur un scénario de Marguerite Duras. S’inscrivant dans la mouvance du Nouveau Cinéma, le réalisateur continuera durant sa carrière à collaborer avec des écrivains, auteurs et/ou scénaristes réputés : Alain Robbe-Grillet (L’année dernière à Marienbad, 1960), Jean Cayrol (Muriel ou le temps d’un retour, 1962), Jorge Semprun (La guerre est finie, 1965 ; Stavisky, 1973), l’auteur de romans de science-fiction et de fantastique Jacques Sternberg (Je t’aime, je t’aime, 1967), David Mercer (Providence, 1976), Jean Gruault (Mon oncle d’Amérique, 1979 ; La vie est un roman, 1982 ; L’amour à mort, 1984), Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri (Smoking/No Smoking, 1993 ; On connaît la chanson, 1997)…

Considéré comme un des pères de la modernité cinématographique européenne, à l'instar d’un Roberto Rossellini, d’un Ingmar Bergman ou d’un Michelangelo Antonioni, Alain Resnais n’a par ailleurs jamais hésité à mélanger les genres artistiques dans ses œuvres, en particulier la bande dessinée (La vie est un roman ; I Want to Go Home, 1988), la chanson (On connaît la chanson), l’opérette (Pas sur la bouche, 2003), le théâtre (Mélo, 1986 ; Smoking/No Smoking ; Vous n’avez encore rien vu, 2011).

André Dussolier, Sabine Azéma et Pierre Arditi dans Mélo

Amateur de l'esprit de troupe, Alain Resnais a souvent sollicité à plusieurs reprises les mêmes comédiens : Delphine Seyrig (L’année dernière à Marienbad ; Muriel ou le temps d’un retour), Claude Rich (Je t’aime, je t’aime ; Stavisky ; Cœurs, 2006), Roger-Pierre (Mon oncle d’Amérique ; Les herbes folles, 2009), Gérard Depardieu (Stavisky ; Mon oncle d'Amérique ; I Want to Go Home), bien évidemment Pierre Arditi (Mon oncle d’Amérique ; La vie est un roman ; L’amour à mort, 1984 ; Mélo ; Smoking/No Smoking ; On connaît la chanson ; Pas sur la bouche ; Cœurs ; Vous n’avez encore rien vu), André Dussolier (La vie est un roman ; L’amour à mort ; Mélo ; On connaît la chanson ; Cœurs ; Les herbes folles) et Lambert Wilson (On connaît la chanson ; Pas sur la bouche ; Cœurs ; Vous n’avez encore rien vu) et surtout Sabine Azéma, de tous les films d’Alain Resnais depuis La vie est un roman en 1982 et son épouse depuis 1998.

Alain Resnais avait également fait tourner Yves Montand (La guerre est finie) et Jean-Paul Belmondo (Stavisky).

Sabine Azéma et Pierre Arditi dans Cœurs

Considéré comme un excellent directeur d'acteurs, Alain Resnais a permis à plusieurs de ses comédiens d'être récompensés aux César : Sabine Azéma (meilleure actrice pour Mélo), Pierre Arditi (meilleur acteur pour Smoking/No Smoking et meilleur second rôle pour Mélo), André Dussollier (meilleur acteur pour On connaît la chanson), Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui (meilleurs seconds rôles féminin et masculin pour On connaît la chanson) et Darry Cowl (meilleur second rôle pour une prestation féminine de concierge dans Pas sur la bouche).

La première épouse d’Alain Resnais n’était autre que Florence Malraux, la fille d’André Malraux et son assistante de La guerre est finie jusqu’à Mélo.

Son dernier film (Aimer, boire et chanter), avec Sabine Azéma, Sandrine Kiberlain, André Dussolier et Hippolyte Girardot, venait d'être présenté au festival de Berlin 2014. Il sort en France le 26 mars prochain.

Publié dans Claps de fin

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